Alors que le naufrage de l'Amoco Cadiz aura bientôt quarante ans, l'association Robin des Bois accuse la région Bretagne d'exporter des déchets issus de la marée noire. Un cargo néerlandais a démarré cette semaine des rotation au départ de Brest. La Région dément.

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La date est hautement symbolique. Quarante ans, presque jour pour jour après le naufrage de l'Amoco Cadiz sur les roches de Portsall dans le Nord Finistère, l'association environnementale Robin des Bois assure que "la région Bretagne fait reprendre la mer à des déchets de pétrole brut, ceux là-mêmes qui ont souillé les côtes françaises."

Robin des Bois parle de 20.000 tonnes de déchets au total, qui seraient chargés progressivement à Brest, à bord d'un cargo, le Peak Bordeaux, en partance pour les Pays-Bas. Lors de cette première rotation, qui doit en compter six jusque fin mars, 3 200 tonnes auraient été chargées.

Remblais issus du polder


Ces déchets sont en réalité des remblais de sable et de terre qui ont servi à construire un polder entre le Port du Moulin Blanc et le port de commerce de Brest. Ce polder est, depuis plusieurs mois, réaménagé par la région Bretagne dans le cadre du projet d'extension du port pour les énergies renouvelables. Les travaux consiste notamment à excaver une partie de ces remblais et à les acheminer vers une usine de traitement et de dépollution.

Des analyses de sol


Robin des Bois s'appuie sur des analyses du sol, qui mettraient en évidence "la présence supposée de résidus plus ou moins chaulés de la marée noire liée au naufrage de l'Amoco Cadiz en 1978", et cela sur une part non négligeable de ces remblais.
Selon l'association, "après avoir pollué la Bretagne, l'Amoco Cadiz va polluer les Pays-Bas. Les sables contaminés seront après prétraitement par l'entreprise Boskalis [NDLR: société maritime néerlandaise d'assistance aux projets offshore] réutilisés pour la construction de polders en mer du Nord."

Il est vrai que ce jeudi matin, les allées-et-venues de camion allaient bon train entre le polder et le Peak Bordeaux. 


Une station de déballastage défectueuse

Joint par France 3, la région dément formellement l'origine de ce chargement. "Si cette terre est effectivement souillée, c'est en raison d'une fuite sur une station de déballastage", explique Pierre Karleskind, vice-président de la région en charge de la mer et des infrastructures portuaires. Et l'élu d'affirmer que "les déchets de l'Amoco Cadiz ont été évacués il y a bien longtemps."

Pour mémoire, en 2008, Robin des Bois avait fait grand bruit en publiant une carte des sites bretons supposés de stockage des déchets issus de marées noires. Selon l'association, à ce jour, seule l'Ile d'Er sur la commune de Plouguescant (Côtes-d'Armor) aurait effectivement été dépolluée. Les déchets provenaient du naufrage du Torrey Canyon en mars 1967.
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