Tempête Ciaran. "C'était énorme. Je n'ai jamais vu le Finistère comme ça !", raconte le photographe Mathieu Rivrin

Le photographe breton Mathieu Rivrin, un habitué des tempêtes devenu célèbre avec sa photo "Poséidon", a survolé toute la Bretagne en hélicoptère pour France Télévisions durant la tempête Ciaran. Il dit avoir été "impressionné" par les dégâts.

"Je n'ai jamais été aussi fatigué après une tempête", introduit sans détour au téléphone le photographe finistérien Mathieu Rivrin. Lessivé, comme les flots. Pourtant, il en a vu des tempêtes.

J'ai vu du ciel des toitures voler, des pins cisaillés sur une centaine de mètres. Plus un arbre ne tenait debout par endroit.

Mathieu Rivrin,

photographe

Le photographe avait tout prévu. "J'ai dormi à Vannes la veille, car l'hélico partait de là. J'avais anticipé pour ne pas me retrouver coincé chez moi". Coucher 1h30, lever 6h, ce jeudi 2 novembre. Il avait tout prévu sauf l'exceptionnel. L'unique. La mère nature plus forte que tout. "C'était énorme. Je n'avais jamais vu le Finistère comme ça ! Et ça va vous sembler surprenant, mais au-delà de l'aspect photographique, ce qui m'a marqué, ce sont les dégâts. J'ai vu du ciel des toitures voler, des pins cisaillés sur une centaine de mètres. Plus un arbre ne tenait debout par endroit", raconte-t-il. 

"On était sous la houle !"

Le photographe a survolé une grande partie de la Bretagne : Belle-île-en-mer, l'île de Sein, le phare d'Ar Men, Le Conquet, la pointe Saint-Mathieu. Avec un nouveau pilote d'hélicoptère de surcroît. "C'était le 1er vol de Romain Leygnac dans une telle tempête, c'était magique, sachant que j'avais fait le dernier vol de son père Thierry Leygnac. Les images du phare de Tévennec, dans le raz de Sein, c'était incroyable. On était sous la houle !", se rappelle encore ému Mathieu Rivrin. 

"J'ai évité un arbre sur la quatre voies"

Et alors qu'il a vécu toute la journée une mission périlleuse en hélicoptère, le danger n'est pas toujours où l'on croit... "Sur la route pour rentrer chez moi, j'ai évité sur la quatre voies un arbre qui a dû tomber même pas 30 secondes avant...". Poséidon, le dieu grec de la mer, a sans doute ce jour-là été encore une fois sa bonne étoile.