Le très célèbre tableau "Panier de fraises des bois" du peintre Jean Siméon Chardin du 18ème siècle est exposé en ce moment même au musée des Beaux-Arts de Brest. L'œuvre d'exception a été prêtée par le musée du Louvre. Il en a fait l'acquisition (en mars dernier) pour la coquette somme de 24 millions 3 euros, grâce notamment à un vaste appel aux dons.
"Le Panier de fraises des bois", tout juste arrivé au musée des Beaux-Arts de Brest, a le droit à un traitement spécial : une pièce et un gardien pour lui tout seul. Ce tableau du peintre Jean Siméon Chardin du 18ème siècle a été prêté par le musée du Louvre pour 3 mois.
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"Ce qui me plaît dans cette œuvre, c'est le silence, décrit mystérieusement Patrick, un visiteur. C'est une présence douce et silencieuse, c'est ce que j'aime chez Chardin." C'est l'une des dernières natures mortes du peintre. Un panier de fraises des bois posé sur une table au côté d'un verre d'eau, d'une pêche et de deux cerises. L'apparente simplicité témoigne de la virtuosité de l'artiste.
500 kilomètres de route pour voir le tableau
Des visiteurs n'ont pas hésité à faire des kilomètres, comme Mari-José Duprat et son époux venus de Rochefort. Elle fait partie des 10 000 donateurs, grâce auxquels 1,6 million d'euros ont pu être levés pour l'acheter à un collectionneur américain. Le groupe LVMH a participé à hauteur de 15 millions d'euros et le musée du Louvre a complété pour un montant total de 24 millions et 3 euros.
"De le voir dans un coffre-fort enfermé au Texas, ça me bouleversait, explique Mari-José. J'ai tout essayé pour qu'il vienne en France, au Louvre, en particulier." L'histoire de l'œuvre est peu banale. Après avoir été la propriété d'une seule et même famille jusqu'au 19è siècle, puis celle d'un collectionneur américain, elle a été mise aux enchères.
Le tableau, classé trésor national en 2022, est ainsi entré dans les collections du Louvre en mars dernier.
Un lien avec la fraise de Plougastel ?
"C'est une belle histoire, constate Philippe Duprat, le mari de Marie-José. Je me demande quand même pourquoi il se retrouve à Brest. Est-ce lié au musée de la fraise de Plougastel ? Mais c'est sans rapport j'imagine." Même si la métropole brestoise nourrit une longue histoire avec ce fruit grâce aux découvertes des explorateurs, ce prêt témoigne surtout de liens forts entre les deux musées.
"Brest a des liens avec le Louvre puisque pendant la guerre de 1870 les chefs-d’œuvre qui étaient au musée du Louvre ont été cachés dans l'arsenal de Brest, développe Sophie Lessard, la directrice du musée des Beaux-arts de Brest. Le conservateur qui accompagnait les chefs-d’œuvre est resté pendant un peu plus d'un an à Brest et a tissé des liens avec habitants."
Ce prêt de tableau sera bientôt suivi par d'autres, grâce à une convention. Il est à découvrir jusqu'aux journées européennes du patrimoine à Brest, le 22 septembre prochain.
Avec Florence Malésieux.