Le Fonds Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau a décidé de faire l'inventaire du monde. Du 23 juin au 3 novembre, le site des Capucins ouvrira ses portes à un vaste et éclectique cabinet de curiosités. Une nouvelle exposition, au carrefour de l'Art et des Sciences, qui balaiera toutes les époques.
Inédit et insolite... Voilà comment on pourrait qualifier la prochaine exposition du Fonds Hélène et Edouard Leclerc (FHEL) à Landerneau. Ce n'est pas un artiste qui sera mis en avant, mais des collections, publiques et privées pour donner corps à un immense cabinet de curiosités. Plutôt inattendu, "toutefois pas étonnant, précise Marie-Pierre Bathany, directrice du FHEL. On a toujours assumé cette position d'être ouverts à tous les champs de la culture. Notre engagement est aussi d'amener le public à faire des découvertes".
D'Emile Hermès à Jacques Attali
L'idée est simple : demander à des musées et à des collectionneurs de constituer leur propre cabinet de curiosités. Le Museum d'Histoire naturelle de Paris, le Mucem de Marseille ou encore le Conservatoire d'anatomie de l'Université de Montpellier ont répondu à cette invitation. "Laurent Le Bon, le commissaire de l'exposition, leur a donné carte blanche, explique Marie-Pierre Bathany. Il faut savoir, par exemple, que le Conservatoire d'anatomie abrite des pièces qui sont aujourd'hui inscrites au patrimoine mondial de l'Humanité".
Du côté des collections privées : celle, remarquable et rarement dévoilée, d'Emile Hermès, le petit-fils du fondateur de la maison Hermès. Toute sa vie, il a collectionné des objets en lien avec le cheval. "Des objets qui viennent de partout dans le monde, souligne la directrice du FHEL. C'est un honneur et un beau cadeau de pouvoir accueillir cette collection à Landerneau. Emile Hermès était un homme passionné qui ne collectionnait pas juste pour collectionner. Son cabinet de curiosités est une trace patrimoniale".
Autre genre : les sabliers de Jacques Attali. De toutes formes. Et de toutes tailles. Ou encore les animaux un peu chimères d'Antoine de Galbert, le créateur de la Maison rouge à Paris.
Pour qui est curieux, il y a matière à se faire plaisir, tellement il y a d'objets et d'univers différents
Marie-Pierre Bathany évoque une exposition "foisonnante" qui remet les cabinets de curiosités sur l'avant-scène. Ces lieux de culture, nés à la Renaissance, ont été plus discrets au temps des Lumières. Seuls quelques collectionneurs nostalgiques ont continué de nourrir leurs musées secrets. Au XXe siècle, les surréalistes en apprécient l'étrangeté et la poésie. Notre époque le voit d'un autre oeil : les cabinets de curiosités sont très prisés et deviennent sources d'inspiration. "Il y a une résurgence et cela prend une ampleur nouvelle. L'exposition à Landerneau en suivra les différentes expressions, échos et interprétations".
A découvrir du 23 juin au 3 novembre.