C'est une obligation depuis le 1er janvier 2018. En cas de cession d'un bien immobilier, le "diagnostic mérule" doit être fait dans six communes du Finistère. Le préfet de ce département très touché a pris un arrêté contre ce champignon destructeur.
Quimper, Châteaulin, Elliant, Douarnenez, Morlaix et Saint-Martin-des-Champs. Voici les six communes finistériennes concernées par l'arrêté préfectoral datant du 1er janvier. Dans ces six villes, il est maintenant obligatoire de détecter la mérule, avant de vendre un bien immobilier.
La préfecture a décidé d'imposer ce diagnostic, uniquement là où plus de dix cas ont été recensés. "Pourquoi imposer cette contrainte à des communes qui sont aujourd'hui indemnes de mérule ? L'ensemble du département n'est pas obligatoirement contaminé par ce champignon, explique Philippe Charreton, directeur départemental des territoires et de la mer. Nous avons décidé de nous intéresser aux cas les plus flagrants."
Une avancée... mais limitée !
Face à ce champignon qui détruit le bois, seuls sept départements ont pris à l'heure qu'il est, un arrêté de ce type. Particulièrement touché par cette "lèpre des maisons" qui menace l'intégrité des habitations, le Finistère officialise ainsi un diagnostic souvent réalisé lors de transactions immobilières.
Si les associations de défense des consommateurs le réclament depuis longtemps, cet arrêté préfectoral les laisse sceptiques. Outre l'étendue géographique limitée, la méthode utilisée n'a pas été réformée. "En l'état actuel cela ne suffit pas, car il ne s'agit que de diagnostics visuels, explique Philippe Gestin, conseiller juridique CLCV Brest. Or malheureusement, la plupart des fois où on trouve de la mérule, c'est lors de travaux de rénovation, quand on démonte des parois et que l'on s'aperçoit de l'ensemble des dégâts."
L'arrêté oblige aussi les communes et les diagnostiqueurs à signaler au préfet tous les cas de mérule dont ils ont connaissance. Cela devrait permettre de dresser un état des lieux de la mérule dans le département.
Depuis le 1er janvier 2018, la détection de ce fameux champion est obligatoire dans six communes.
•
©Reportage Catherine Aubaile et Florence Malésieux