Finistère : fraîchement réélu mais "écoeuré", le sénateur Philippe Paul quitte "Les Républicains"

Du rififi à droite dans le Finistère. Réélu aux sénatoriales, mais affaibli politiquement, Philippe Paul quitte son parti "Les Républicains". Il se dit écoeuré par le comportement de ses instances, et le soutien du Président du Sénat Gérard Larcher, à son adversaire centriste Michel Canevet.  

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Il se dit "fâché, mais serein...", Philippe Paul.  

Joint ce mardi au téléphone du côté de Plougastel-Daoulas, le sénateur finistérien indique qu'il l'a...  "très mauvaise", et qu'en quittant son parti "Les Républicains", il est convaincu de faire le bon choix.

Philippe Paul a annoncé son départ lundi soir sur sa page Facebook. Au lendemain de sa réélection aux sénatoriales. 


 

Philippe Paul : un sentiment de trahison 
 

Si Phillipe Paul quitte LR, c'est à cause, dit-il, "du soutien affiché" de Gérard Larcher pendant la campagne, à l'un de ses adversaires aux sénatoriales, le centriste Michel Canevet.

La liste de l'ancien maire de Plonéour-Lanvern avait remporté dimanche 27 septembre la majorité des suffrages, et obtenu deux élus : Michel Canevet avait conservé son siège, emmenant dans son sillage la vice-présidente de la Communauté de communes du Pays des Abers, Nadège Havet, LREM.

 


"Gérard Larcher s'est trompé sur la marchandise" 


"Si je suis écoeuré, explique Philippe Paul, c'est qu'il y a eu "tromperie sur la marchandise".

"Il est normal que Gérard Larcher, le président LR au Palais du Luxembourg, soutienne aussi des candidats issus de la majorité au Sénat, parmi lesquels des centristes. Mais à condition d'être cohérent, et là, ce n'est pas le cas : Michel Canevet est centriste à Paris, mais en Bretagne, il roule pour LREM. Dans le Finistère, il a été soutenu par toutes les figures d'En Marche". 

 

Avec Michel Canevet, le président Larcher s'est trompé de produit. Il faut toujours faire attention aux étiquettes. Imaginez que vous alliez dans un magasin acheter des fraises. Si vous voulez privilégier le local avec des "Plougastel", mieux vaut quand même retourner la barquette. Parce qu'en dessous, c'est peut-être indiqué que c'est importé d'Espagne. Là, c'est pareil. En politique, faut y regarder à deux fois. 

Philippe Paul, sénateur ex-LR


"Pour la présidence, je voterai quand même pour Larcher, je ne suis pas une girouette..."  


Ce mardi après-midi, Philippe Paul devait prendre un train pour Paris pour rencontrer... Gérard Larcher.

"On va se dire les choses. Mais jeudi, je voterai malgré tout pour lui lors de l'élection à la Présidence. Et je serai administrativement rattaché au groupe LR. Je suis fâché, mais je ne suis pas une girouette."     

 


Michel Canevet : "Moi je m'intéresse aux dossiers et aux enjeux du territoire. Le reste..."


Joint au téléphone, Michel Canevet n'a pas souhaité s'étendre sur le départ de Philippe Paul des "Républicains".

Mais l'ancien maire de Plonéour-Lanvern s'est quand même fendu d'un commentaire : 

"Philippe Paul siègera avec LR, c'est donc un faux départ ! Sinon, aucune réaction de ma part. D'abord parce que je n'ai pas sollicité le soutien de Gérard Larcher. Et puis parce que moi, je m'intéresse aux dossiers, aux projets et aux enjeux du territoire. Sachez qu'à Paris, je continuerai de siéger avec l'Union centriste." 

Laurent Prunier, "En politique, l'amour du maillot, ça compte!"

Du côté de Laurent Prunier, ancien président départemental "Les Républicains", le départ de Philippe Paul ne passe pas du tout. "Quitter son parti, le lendemain du jour où il te permet de devenir sénateur pour la troisième fois, d'émarger à 7200 euros mensuels et de t'assurer une retraite de l'ordre de 4000 euros, ce n'est pas concevable!".

L'ancien élu brestois qui n'hésite pas à parler gros sous, rappelle aussi l'engagement des militants et des équipes pour faire gagner au sénateur un nouveau mandat. "Sans l'étiquette LR, Philippe Paul n'était plus sénateur dimanche soir. Car "on" s'est battu pour le faire élire! Fin juin, il était au plus mal. Ce n'est pas facile de le dire devant un élu, mais à côté de Michel Canévet, son image et son bilan étaient comparativement plus que faibles! L'un avait bossé, l'autre - sympathique ceci étant - se la jouait dandy."

Amer, Laurent Prunier poursuit en évoquant ses efforts pour aider "le soldat Philippe Paul". Ne mâchant pas ses mots, il ajoute "C'est ce qu'il y a de plus rance dans le "vieux monde" à l'heure où les français sont tout autant dégoûtés du nouveau." "Faire de la politique, ce n'est pas une course au steak! C'est quelque part l'amour de l'affiche, du seau de colle et du pinceau..."

Après Maël de Calan et Agnès Le Brun, ce nouveau départ va laisser des traces au sein des Républicains finistériens.



Les réactions au soir des sénatoriales dans le Finistère, c'est ici 
 




 
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