Une mobilisation a eu lieu au lycée de Boubou Konté, apprenti menuisier à Pleyben (Finistère). A 21 ans, il est menacé d’expulsion vers son pays d’origine, le Mali. Son employeur, ses professeurs et camarades de classe lui apportent leur soutien.
Devant le lycée cet après-midi, au milieu de tous les élèves : une chaise vide... pour symboliser la menace d’expulsion de Boubou Konté.
Arrivé en France il y a cinq ans, Boubou Konté a obtenu un CAP maçon puis un autre en carrelage. Il effectue désormais un troisième CAP en menuiserie. Orphelin, plus rien ne le rattache à son pays d’origine. Depuis son installation dans le Finistère, Boubou Konté s’est formé, intégré. Mais sa demande de titre de séjour lui a été refusée par les services de l’Etat en avril dernier. Il fait désormais l’objet d’une obligation de quitter le territoire français.
Une pétition pour éviter une expulsion vers le Mali
"Cette situation m’angoisse. J’ai envie de travailler pour subvenir à mes besoins", confie Boubou Konté. Une pétition a été lancée par son lycée pour le soutenir. Pour le moment, plus de 16.000 signatures ont été recueillies.
Ça me donne de l’espoir, ce serait tragique (de repartir au Mali, ndlr) parce que je n’ai aucune famille ni d’amis.
"Boubou est très bien au lycée. Dans les entreprises où il a travaillé, à chaque fois, les patrons veulent l’embaucher", confirme Monsieur Thomas, son ancien professeur d’EPS.
Un jeune ambitieux, énergique
Ce n’est pas son actuel employeur qui dira le contraire. Depuis trois mois, Boubou Konté travaille en tant qu’apprenti menuisier chez Rodolphe. "Boubou c’est un jeune qui a envie de bosser. Il reste jamais les deux pieds dans le même sabot, il est tout le temps à faire quelque chose, quand il a rien à faire, il vient demander. C’est quelqu’un d’énergique. C’est ce que recherche un employeur. Il a une volonté de se faire intégrer, il est pas là pour profiter du système européen".
Quand on me donne du travail, je le fais sans hésitation, ça me plaît de travailler avec mes mains.
D’autant plus que dans le secteur de la menuiserie, les candidats se font rares. Rodolphe cherche deux ouvriers depuis deux mois. Mais tant que Boubou Konté n’obtient pas de carte de séjour, impossible de l’embaucher. "C’est dommage, des jeunes qui ont envie de bosser, ça ne court pas les rues" .
Boubou Konté a déposé un recours devant le tribunal administratif de Rennes qui statuera le 22 juin prochain. En attendant, professeurs et élèves vont continuer de se mobiliser.