Franck Daouben est apnéiste. Plongeur dans la Marine Nationale dans une première vie professionnel, il est de retour à l’Aber Wrac’h, où il a monté son école d’apnée. Fini le temps des compétitions, de la performance, et de la recherche de la profondeur, l’apnée est aujourd’hui le moyen pour lui de nous faire découvrir un monde exceptionnel juste à côté de chez nous, hiver comme été, en toute prudence.
Franck Daouben est apnéiste. Après plus de 20 ans passés en tant que plongeur dans la Marine Nationale, il a décidé de poser ses valises à l'Aber Wrac'h, le pays où il a grandi. C'est là que depuis un an, il anime l'école Into the Blue free diving destinée à initier les débutants comme les plongeurs confirmés à la chasse sous-marine ou à la simple découverte des fonds marins, éclectique et féerique en Bretagne nord.
Aussi loin qu'il s'en souvienne, Franck a toujours pratiqué l'apnée. Enfant, c'était avec un simple masque et un tuba. Puis, il s'est inscrit dans un club à Brest et s'est laissé entraîner dans le tourbillon de la performance. Jusqu'au jour où Franck n'a plus trouvé de sens à son activité :
J'avais un océan autour de moi que je ne voyais plus. Désormais, ce qui m'intéresse, ce n'est pas le temps où la profondeur que j'arriverai à atteindre en plongeant, mais ce que cette pratique va me permettre de découvrir: un monde exceptionnel, à côté de chez nous, qui apporte beaucoup plus que des plongées à l'autre bout de la planète.
"L'apnée est un moyen, pas une fin en soi"
Sa carrière dans la Marine nationale lui a fait vivre des choses très fortes, parfois dures à supporter. Tout un cheminement qui l'a amené à réfléchir la quarantaine passée à ce qu'il souhaitait désormais vivre et transmettre. " L'apnée doit être un moyen, pas une fin en soi, pour être en contact avec la nature et les animaux qui peuplent nos mers". C'est ainsi que Franck, en plongeant 3 à 4 fois par semaine, y compris les mois les plus froids de l'année, a pu approcher et croiser régulièrement la route d'une femelle phoque de moins en moins craintive.
Le magazine Littoral vous propose une rencontre avec Franck Daouben et sa famille:
Avant de créer son école d'apnée il y a bientôt un an, Franck Daouben a été à l'initiative de la création, avec sa compagne et deux autres amis, de l'association "Les enfants de l'océan". Leur ambition est "d'éveiller les jeunes consciences à l'écologie, la beauté et la fragilité des océans". Des sorties sont organisées avec de jeunes écoliers pour mettre en avant la richesse de la vie sous-marine dans le Finistère nord. "Les eaux froides et la situation géographique des Abers permet ici une diversité exceptionnelle des végétaux et de la faune sous-marine".
Une discipline qui se pratique en milieu hostile
Franck a aussi pu observer un engouement prononcé ces dernières années pour la pratique de l'apnée. La pratique nécessite toutefois d'être encadrée par des professionnels. Ces dernières semaines, trois accidents mortels ont endeuillé la communauté des apnéistes en Bretagne. Et pourtant, les plongeurs décédés suite à des malaises étaient confirmés. Franck précise qu'en moyenne chaque année en France, selon les données du Cross, 12 personnes décèdent dans le cadre d'une plongée en apnée, souvent des suites d'un malaise cardiaque. "Ce sont des accidents qui pourraient aussi arriver au volant d'une voiture. La différence, c'est qu'en mer, il est beaucoup plus complexe et difficile d'intervenir rapidement. On reste dans un milieu hostile." Il est donc essentiel de veiller à ne jamais pratiquer l'apnée en solo et prendre le temps, en début de saison, d'entraîner le corps à des plongées en apnée de manière progressive.
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