La Torche : le surf comme thérapie face aux addictions

Comment lutter contre des addictions à l'alcool ou aux stupéfiants ? Dans le Finistère, une équipe de la Clinique de l'Odet vient d'expérimenter une nouvelle thérapie pour aider ses patients : la pratique du surf. Sur une planche comme dans la vie, on peut tomber, et apprendre à se relever.   

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Et si le surf permettait de soigner ses addictions ?  Dans le Finistère, des médecins ont choisi d’expérimenter pour leurs patients la pratique de ce sport comme médiation thérapeutique.

"L’expérience avait déjà été menée aux USA, en Afrique de Sud et en Australie", explique Dr Stéphane BILLARD, psychiatre et chef de service d'addictologie de l'EPSM du Finistère Sud à Quimper, à la Clinique de l'Odet.

"Après le premier confinement, nous avons cherché à savoir comment on pouvait travailler en soins avec nos patients, en pratiquant une activité sportive en extérieur. On est au bord de la mer, on a regardé ce qui se faisait ailleurs dans le monde, on a mis un an à monter ce projet".   

Adrénaline quand tu nous tiens... 

"En fait, les patients atteints d’addictions sont en recherche d’adrénaline", précise le psychiatre.

"On leur apporte de façon naturelle. Le surf procure un peu plus de sensations fortes que le golf ou les échecs. Nous avions déjà essayé l’escalade, mais dans le secteur, ce n’est pas très pratique à organiser. Là, s’ils y prennent goût, ils pourront renouveler l’expérience de façon autonome."    

Un stage de six jours près de la Torche

En collaboration avec l'école de surf  "29 Hood à Penmarc'h", un stage de six jours a donc été organisé. Six patients se sont jetés à l’eau, encadrés par un moniteur, et deux infirmiers.  

"C’est un véritable défi, souligne le Dr Billard. Apprendre en quelques jours à se tenir debout sur une planche alors que jusqu’ici on ne savait pas surfer, ça renforce l’estime de soi, c’est important de savoir qu’on peut y arriver. Apprendre de ses échecs, tomber, se relever, c’est un peu ce qu’on leur demande dans les soins, même si par moment c’est difficile."

 

Reportage M. Le Morvan/ S. Soviller/ FTV 

©M. Le Morvan/ S. Soviller

 

"Ca m’éloigne de mes démons..."

A l'issue du stage, les patients font part de leur ressenti. Et le pari semble déjà en partie gagné. 

"On se sent revivre, explique David. On se disait qu'avec ce qui nous est arrivé, ça, on ne pourrait plus le faire, et puis finalement, on y arrive. C’est bien pour l’esprit, pour le corps, on retrouve le sommeil…  On se rend compte qu’il y des choses plus intéressantes à faire que de gâcher sa vie et celle des autres. Le surf, c’est comme dans la vie, l’important, ce n’est pas la chute, c’est de remonter et de repartir."

"Je me sens déjà assidue à quelque chose que je n’aurais pas fait en temps normal, ajoute Virginie, une autre stagiaire. Là, je retrouve une hygiène de vie, une discipline. Ca m’éloigne de mes démons."

Effets immédiats

"Les trois premiers jours de stage sont forcément compliqués. Physiquement, ce n'est pas évident, souligne Sébastien Hascoet, cadre de santé à la Clinique de l'Odet. Mais il y a ensuite trois jours de repos qui permettent de récupérer. Et à leur retour, on les a sentis très différents. Les effets sont déjà là. Sur le sommeil notamment. Et certains d’entre eux ont même commencé à reduire leur charge de traitement médicamenteux." 

"A Miami, un bilan a été fait après une expérience similaire, sur des patients qui faisaient leur sevrage d’alcool en même temps que la pratique du surf, termine le Dr Stéphane Billard. Et on s’est rendu compte que les gens maintenaient plus facilement leur abstinence après ce type de stage. " 

Une nouvelle session de surf thérapie est prévue à l’automne.

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