La base de l'aéronautique navale de Landivisiau (Finistère) a salué ce mardi sous un grand soleil et par une démonstration aérienne le retrait du service actif du Super-Etendard Modernisé (SEM), mythique avion de chasse et d'attaque français construit par Dassault Aviation.
"Le Super-Etendard Modernisé va réaliser son dernier vol", a indiqué ce mardi le capitaine de vaisseau Pascal Cassan, commandant de la base de Landivisiau, qualifiant l'aéronef, mis en service il y a 38 ans et plusieurs fois modernisé, "d'avion mythique" et de "fidèle compagnon". "On est très contents et très fiers de dire au revoir à ce bel étalon", a-t-il assuré . "Tous les anciens qui sont ici verseront une petite larme", a-t-il ajouté.Le Super Etendard remplacé par le Rafale Marine
Le retrait du SEM permet à la chasse embarquée du porte-avions Charles de Gaulle de disposer d'un avion unique et déjà opérationnel: le Rafale Marine. Ce remplacement s'inscrit dans une démarche générale de modernisation de la marine. Le Rafale Marine est un avion multirôle capable de mettre en oeuvre simultanément plusieurs capacités: chasse, bombardement, renseignement... Sur la base de Landivisiau, les flottilles 11F et 12F en sont entièrement équipées. La 17F, qui comprend les cinq derniers SEM, le sera avant la fin de l'été et sera opérationnelle dès 2017.
"Finalement on est plus efficaces sur Rafale"
Comparant les deux avions, le capitaine de corvette Vincent, commandant en second de la flottille 17F, a estimé que "les pilotes étaient toujours autant occupés" dans le Rafale que dans le SEM, tout en indiquant que leur travail se répartissait différemment. "Sur le Rafale, le pilote va dépenser beaucoup plus d'énergie au combat et à la mission plutôt qu'au pilotage de l'avion, comme c'est le cas sur le SEM. Finalement, on est plus efficaces sur Rafale", a-t-il jugé, comparant les aéronefs à une coccinelle ou une 2CV pour le SEM et à une Tesla pour le Rafale.
"Le couteau suisse de l'aéronautique navale"
Le SEM a servi sur l'ensemble des théâtres d'opérations: Afghanistan, Libye, Irak, Syrie, Liban... Avion emblématique de la guerre des Malouines en 1982, avec ses missiles Exocet, il a été engagé par la marine argentine contre la Royal Navy et a coulé le destroyer HSM Sheffield et le bâtiment logistique Atlantic Conveyor. Son seul autre client étranger, l'Irak, qui l'avait loué en attendant la livraison de Mirage F1, l'engagea aussi contre l'Iran.
Le Super-Etendard, monomoteur à la différence de son successeur - ce qui expose d'autant plus ses pilotes au risque de panne et d'éjection -, était souvent qualifié de "couteau suisse de l'aéronautique navale". Il était aussi capable de conduire diverses missions, mais seulement une à la fois.