Dans le Finistère sud, en ce début du mois d’août, l’air est à 17 degrés, l’eau à 15… mieux vaut oublier les après-midis à la plage… Pour du chaud et du doré, les touristes se replient dans les biscuiteries. Sur le tapis roulant de l’atelier, les palets bretons défilent… bronzés par le four. Puisqu’on ne mettra pas de maillot de bain, autant en profiter pour craquer et croquer une délicieuse galette au beurre.
C’est le site industriel le plus visité de Bretagne. Ici, chaque année, par l’odeur alléchés, quelques 160 000 touristes se pressent été comme hiver pour assister à la confection de sablés bretons dans la Biscuiterie de la Pointe du Raz.
Beaucoup de beurre, beaucoup de sucre et autant de passion sont nécessaires pour produire 1 tonne et demie de galettes par jour, 1 tonne 8 de palets, ce qui représente quelques 320 tonnes de gâteaux par an.
Derrière les vitres, les visiteurs contemplent les gestes des pâtissiers et regardent les sablés sortir tout chaud du four. "Ça donne envie d’en manger un, "soupire une petite fille dans les bras de son papa. Cela tombe bien, c’est prévu. "Ça sent tellement bon", craque une maman un peu plus loin. "On visite par gourmandise " avoue-t-elle immédiatement.
Dans l’atelier, Aurélien Stebac’h et ses collègues se sont petit à petit habitués à travailler sous les regards des visiteurs." Voir comment c’est fait, ça intéresse toujours, explique l’ouvrier de fabrication, je comprends qu’ils aient envie de voir et de savoir comment on fait. C’est valorisant de montrer notre travail et notre savoir-faire."
"Les gens aiment voir les coulisses", confirme Patrick Carval, responsable de fabrication à la biscuiterie.
La visite est gratuite mais les gens repartent souvent les bras chargés. Et puisque le bikini va rester au fond du sac, ce sera un paquet de madeleines pour le café, des petits sablés pour madame, des paquets de palets pour les enfants, les voisins… etc...etc…
Météo pourrie, visite à l’abri
A quelques kilomètres, la conserverie Courtin est le deuxième site industriel le plus visité de la région. Cinq personnes travaillent là pour préparer quelques 200 tonnes de produits par an, des soupes de poissons et de crustacés, des rillettes.
Depuis 2017, tout est organisé pour que le site puisse accueillir du public. Un circuit de visite a été aménagé derrière des vitres pour faire découvrir le métier.
"C’est la vie de la région. L’économie de la pêche, des artisans, cela permet à des gens de travailler" analyse Etienne Mell, le responsable de production.
"Avant que le produit arrive dans la boîte, il se passe des choses, il y a des gens derrière. Les touristes qui sont venus pourront dire, J’ai vu les poissons, la mise en boîte, les gens qui la faisaient. Je pense que ça donne une autre saveur à la soupe."
Les touristes rentreront peut-être moins bronzés, mais ils auront trouvé leur bonheur ailleurs…
( avec Catherine Aubaile )