Le 5 octobre, les défenseurs du collège de Plougasnou, menacé de fermeture, iront manifester sous les fenêtres du Conseil départemental du Finistère. L'établissement, qui compte 105 élèves, est confronté depuis des années à une baisse d'effectifs. Mais pas question de baisser les bras.

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"Notre objectif, ce n'est pas seulement de faire survivre le collège, mais de le développer avec un vrai projet solide". Lucie Rey est secrétaire de l'association pour le collège de Plougasnou (APCP). Elle est aussi mère de deux élèves qui suivent leur scolarité dans cet établissement sur lequel pèse aujourd'hui une menace de fermeture. 
 


"Politique d'assèchement"


Dans cette commune du nord-Finistère, la mobilisation pour le collège François-Charles ne faiblit pas depuis que le Conseil départemental a annoncé son souhait de le fermer. En cause : une baisse des effectifs constatée depuis plusieurs années. "C'est le résultat d'une politique d'assèchement à l'oeuvre de longue date, indique Lucie Rey. Il y a clairement une volonté politique derrière cette décision et un choix économique qui permettrait au Département de récupérer la dotation du collège de Plougasnou pour la mettre ailleurs"

Déterminés et "en colère", les parents d'élèves ne lâchent pas le dossier. A la logique économique, ils opposent la logique de territoire et de proximité. En juillet dernier, accompagnés d'élus de la commune, ils manifestent sous les fenêtres du Conseil départemental à Quimper.
 
Elèves, enseignants, parents d'élèves et élus lors de la manifestation du 6 juillet devant le Conseil départemental du Finistère © DR


105 élèves cette année


Le 5 octobre prochain, ils se déplaceront à nouveau à Quimper car ils savent que le sursis accordé par le Département du Finistère est fragile et conditionné surtout par une remontée des effectifs. Cette année, le collège de Plougasnou compte 105 élèves, un chiffre en hausse par rapport à 2019. Toutefois, selon les projections du Conseil départemental, le collège devrait à nouveau perdre des élèves à la rentrée 2021 et retomber à 87 inscrits. Des effectifs en yo-yo qui suivent la courbe d'évolution de la population.

Ce paramètre, l'APCP l'a bien en tête. Elle contre-attaque en citant "l'arrivée de quatre nouvelles familles à Plougasnou cet été, dont deux avec trois enfants". De même avance-t-elle l'argument de la double sectorisation de la commune limitrophe de Plouézoc'h "où plus de la moitié des familles habite à proximité du collège de Plougasnou".
Mais la carte scolaire ne suit pas le même raisonnement : à Plouézoc'h, le collège de secteur est celui de Lanmeur. "Si ces familles veulent inscrire leur enfant à Plougasnou, elles doivent obtenir une dérogation de l'Inspection académique".
 

"Le temps de la réflexion"


L'association demande donc au Conseil départemental que cette double sectorisation soit effective à la rentrée 2021."Cela permettra d'élargir le bassin de recrutement pour Plougasnou et donc d'avoir des élèves en plus puisque l'on nous dit que pour garder le collège, il faut des effectifs plus étoffés". 

Le dossier est entre les mains de la direction des collèges au Conseil départemental. "C'est en cours d'examen et suivi de près, explique-t-elle. Aucune décision ne sera rendue car nous n'en sommes pas là.  Pour l'instant, c'est un temps de réflexion et d'analyse, en lien avec les élus locaux et les équipes éducatives".


Pourquoi inscririons-nous nos enfants ailleurs, alors qu’ils ont ici un climat scolaire serein et un accompagnement de grande qualité ?

Association pour le collège de Plougasnou


Dans l'hypothèse d'une fermeture du collège de Plougasnou, les élèves seraient regroupés à Lanmeur. "Nous vivons cela comme un abandon de la ruralité regrette Lucie Rey qui évoque aussi "la santé et le bien-être des enfants pour qui les journées seront longues. Ceux qui vivent le plus à l'ouest de la commune auront 1h30 de car chaque jour".

Les défenseurs du collège François-Charles veulent du "cricuit-court" pour l'éducation, "du local" et craignent que la disparition de cet établissement scolaire ne plombe la commune de Plougasnou. "Nous ne voulons pas qu'elle se transforme en une station balnéaire qui vit trois mois par an". 

L'ACPC a recensé l'arrivée de quatorze familles, "soit vingt-sept enfants" depuis 2015. "On s’aperçoit que la présence des écoles et d'un collège de proximité est un argument déterminant dans leur choix de quitter les grandes villes pour venir ici et changer de vie. Si on veut que d'autres familles suivent leur exemple, il est essentiel de ne pas priver notre commune de son collège".








 
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