C'est un homme de l'Est de la France qui mènera désormais les affaires dans la cité du viaduc. Un homme qui a épousé l'Ouest dans les années 2000 pour s'y installer et s'y investir politiquement. D'abord comme conseiller municipal, puis conseiller départemental. Un maire à l'ADN solidaire.
Jean Paul Vermot a 46 ans. Ce natif de Montbéliard, dans le Doubs, a fait basculer la ville de Morlaix à gauche ce dimanche soir avec 54,95% des voix contre 45,04% pour Agnès Le Brun, la maire sortante.
Titulaire d’un DESS, il s’installe dans la cité du viaduc en 2002 par le biais d’une mutation professionnelle, il est alors nommé directeur du Pôle emploi de Morlaix. Et c’est dans cette ville qu’il va construire son avenir politique et également sa vie de famille.
Marié à un bretonne, ses trois enfants étudient le breton à l’école publique et ses filles dansent dans un cercle celtique.
Je retrouve en Bretagne ce caractère travailleur et les profondes amitiés qui me lient à ma région natale.
Il est fier de ses origines ouvrières, son père travaillait à l’usine Peugeot de Montbéliard.
Aujourd’hui, il est directeur de l’’AFPA de Morlaix, l’Agence nationale pour la formation professionnelles des adultes. Et sa carrière il estime qu’il la doit au service public et à la société plus largement. Alors son ambition, c’est de servir les autres.J’ai été élevé dans un milieu ouvrier, mon père a pu progresser socialement grâce aux cours du soir, alors je n’oublie pas d’où je viens, c’est constitutif de mon identité.
J’ai un sentiment de redevabilité envers la société.
Une expérience politique ancrée à gauche
Battu en 2008 comme colistier de Michel Le Goff à la mairie de Morlaix, il se représente en 2014. Mais cette fois comme tête de liste, il échoue à 241 voix près face à la maire LR Agnès Le Brun. Tenace, il passe six années dans l’opposition, un temps qu’il mettra à profit pour maîtriser les dossiers de la ville. Son envie aujourd’hui : servir la ville et les Morlaisiens.
En 2015 il entre au conseil départemental, en remportant le canton de Morlaix acquis à la droite.
Joint par téléphone ce matin, au lendemain de son élection, l’édile se veut à la hauteur de son engagement,
Je veux favoriser la relance démographique et économique. Un travail en plusieurs étapes. D’abord réussir l’été, après la crise sanitaire que nous venons de traverser. Je sais aussi qu’il va falloir mener des combats : je pense à la restructuration annoncée chez Air France. Plusieurs bases de maintenance HOP sont menacées de fermeture à partir du 3 juillet, dont celle de Morlaix, qui emploie 280 personnes. Mais pas seulement les grosses sociétés, les artisans, les personnes seules et les familles seront aussi parmi nos priorités. La solidarité c’est l’ADN de la gauche.
Conseiller départemental au logement et conseiller communautaire il estime que l'écologie s'impose à nous.
Passé successivement directeur de pôle emploi, puis directeur de la formation professionnelle adulte, le nouveau maire de Morlaix entend bien pousser la barre à gauche dans une ville aux mains de la droite depuis deux mandats. Cet édile est fraichement élu certes, mais il connait bien les arcanes de la politique comme les problématiques sociales et le logement.