L'eau de la piscine de Saint-Pol-de-Léon sera bientôt en partie chauffée grâce à l'énergie du soleil provenant du bitume du parking. Le procédé, en cours d'installation, est innovant et devrait couvrir jusqu'à 20 % des besoins énergétiques de l'équipement.
18 à 20 % des besoins énergétiques de la piscine de Saint-Pol-de-Léon, dans le Finistère, seront bientôt couverts grâce à l'énergie solaire du bitume. Ce dispositif de voirie innovante est développé, depuis plus de 10 ans, par Eurovia. Il a séduit Haut-Léon Communauté qui devient ainsi la première collectivité bretonne à l'installer. "C'est un système simple et astucieux, explique Angeline Obé-Müller, ingénieure développement pour la délégation Centre-Ouest d'Eurovia. Il combine plancher chauffant inversé et géothermie".
95 mégawattheures par an
Captée par le biais des rayonnements solaires, l'énergie est stockée puis restituée grâce à une pompe à chaleur. Pour chauffer la piscine de Saint-Pol-de-Léon, des tubes - dans lesquels circule un mélange d'eau et de glycol en circuit fermé - sont installés sous l'enrobé du parking actuellement en travaux. Coût de l'opération : 400.000 euros.
L'entreprise s'est appuyée sur les données d'ensoleillement moyen à Saint-Pol-de-Léon (1.200 heures par an) pour dimensionner le dispositif qui devrait permettre de récupérer 95 mégawattheures d'énergie par an. Angeline Obé-Müller l'assure : même quand il ne fait pas beau, le système fonctionne. "L'eau sort de la pompe à chaleur à 7°, dit-elle. Une fois qu'on a récupéré les calories, elle circule dans le réseau de tubes de la chaussée et par les très belles journées, elle va monter à 35°. Pour une météo de printemps ou de mi-saison, on aura une température de 20°. C'est une énergie gratuite qui vient du soleil. On a juste besoin d'électricité pour faire tourner la pompe à chaleur".
"Réduire la consommation de la piscine"
Depuis 2020, la communauté de communes a engagé un programme de transition environnementale qui, vise, entre autres, à rénover les bâtiments publics. La piscine, construite en 1996, est l'équipement le plus énergivore du parc immobilier communautaire, selon la vice-présidente de Haut-Léon Communauté.
Outre le dispositif de captation de l'énergie solaire pour chauffer l'eau des bassins, d'autres travaux sont programmés. "On va changer les menuiseries extérieures, indique Aline Chevaucher, remplacer les luminaires par des LED, mettre en place une nouvelle chaudière, etc. D'une part, on va produire un quart des besoins énergétiques en énergie verte et d'autre part, on va réduire de 25 % la consommation de l'équipement".
