Pêche au bar : pourquoi des quotas différents entre le nord et le sud Bretagne ?

La réglementation sur la pêche au bar est loin de faire l’unanimité. Cette pêche est soumise à des quotas pour préserver les ressources. Sauf que ceux-ci sont plus restrictifs pour les Bretons du Nord que pour ceux du Sud. Les plaisanciers les plus contraints déplorent une injustice.

 


Les plaisanciers de la côte nord de la Bretagne crient à l'injustice. Pourquoi les quotas réglementant la pêche au bar sont-ils plus restrictifs au nord qu'au sud ? Il ne comprennent pas la mise en place de deux zones de pêche distinctes, l'une au nord, l'autre au sud, avec des quotas différents pour les professionnels de la pêche, mais également pour les plaisanciers. Des quotas, imposés par l'Etat pour préserver les resssources en bars.
 

Pêche interdite au nord d'octobre à avril


A Roscoff, les plaisanciers, pêcheurs de bars ont donc dû remiser leur matériel de pêche et leurs bateaux restent à quai. Depuis le 1er novembre, ils ne peuvent plus pêcher ce poisson. En effet en raison des quotas, la pêche au bar est interdite du 1er novembre au 31 mars. Le reste de l'année ils peuvent pêcher un bar par personne et par jour. Ce qui leur pose problème, c'est que ces quotas ne s'appliquent qu'au nord du 48ème paralèlle. Au sud de cette ligne, les plaisanciers peuvent pêcher toute l'année, dans la limite de trois bars par personne et par jour. Pour les pêcheurs du nord de la Bretagne, il s'agit d'une véritable injustice.
 

Des quotas s'appuyant sur les études des scientifiques


Les restrictions de la pêche au bar sont décidées par l'Etat chaque année au mois de décembre. Les pouvoirs publics s'appuient pour cela sur les études menées par des chercheurs français d'Ifremer et des chercheurs européens du CIEM, le Conseil International pour l'Exploration de la mer. En pratiquant un marquage sur les bars les scientifiques peuvent retracer les stocks et les migrations du poisson. Ils expliquent qu'aujourd'hui, ils observent "deux tendances très différentes", avec "depuis quelques années une forte baisse de la ressource au nord", alors qu'au sud, "dans le Golfe de Gascogne, elle est plutôt stable même si elle a tendance à diminuer également". Même s'ils savent qu'il peut y avoir des échanges entre ces deux zones, ceux-ci sont limités et pour eux "il n'est donc pas aberrant de considérer ces zones comme indépendantes".
 

Des quotas qui pourraient être assouplis en 2020


Ces derniers mois les scientifiques ont observé une légère hausse de la quantité de bars dans la zone nord, de quoi peut-être assouplir les quotas de pêche pour l'année prochaine
 

Le reportage à Roscoff de Lucile André, Louise Cognard et Richard Gurgand

Interviews : Philippe Bras, plaisancier - Mickaël Drogou, ingénieur halieute à Ifremer (images d'archives)
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