Antenne-relai à Locronan : la cour administrative de Nantes confirme l'annulation du premier arrêté du maire de la commune

La cour administrative d'appel de Nantes a désavoué l'opérateur de téléphonie mobile Orange, qui souhaite toujours édifier une antenne-relais de 40 mètres de haut à proximité du Menez Lokorn, l'un des points culminants des Montagnes Noires et paysage "emblématique du Finistère", en direction de la baie de Douarnenez.

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La cour administrative de Nantes a confirmé l'annulation du premier arrêté du maire de Locronan. L'opérateur souhaite toujours édifier une antenne-relais de 40 mètres de haut à proximité du Menez Lokorn, l'un des points culminants des Montagnes Noires et paysage  "emblématique du Finistère", en direction de la baie de Douarnenez. Orange devra donc verser 1 500 € à la commune pour prendre en charge ses frais de justice.

Pour rappel, 83 habitants de Locronan, rassemblés au sein du collectif Antenne Protection Lokorn, ont obtenu du tribunal administratif de Rennes, le 2 avril 2023, l'annulation de l'arrêté du 13 février 2019 de "non-opposition" initiale du maire de Locronan à la "déclaration préalable de travaux" déposée par l'opérateur de téléphonie mobile.

200 personnes ont marché contre le projet en juin 2020

Antoine Gabriele a ensuite rétropédalé en retirant son arrêté du 13 février 2019 et en prenant un autre le 29 avril 2029 pour signifier cette fois-ci son "opposition" à ces travaux qui devaient se faire au 760 de la route de Leustec, retrace la cour administrative d'appel de Nantes dans un arrêt du 18 avril 2023 qui vient d'être rendu public.

Le 27 juin 2020, plus de 200 personnes ont marché contre ce projet de pylône surmonté de trois antennes-relais, à l'initiative du collectif Antenne Protection Lokorn.

Le Conseil Municipal avait signifié son "opposition" au projet

Le conseil municipal de Locronan avait enfoncé le clou le 10 juillet suivant en "affirmant son opposition à l'implantation de l'antenne radiotéléphonique" sur "tout (...) terrain entrant dans les perspectives ouvertes de la commune depuis le bourg et depuis la montagne de Locronan, ou pouvant porter atteinte au caractère bocager du secteur". Les élus locaux avaient aussi autorisé leur maire à "engager toutes les démarches nécessaires pour interpeller les parties prenantes du dossier".

Orange a donc fait appel du jugement du tribunal administratif de Rennes, qui l'avait désavoué le 2 avril 2021 : les juges rennais avaient annulé les deux décisions du maire de Locronan, dont sa "non-opposition" initiale au projet.

Mais le centre-bourg de Locronan est "un village ancien à caractère patrimonial et touristique", objecte à son tour la cour administrative d'appel de Nantes dans son arrêt : il comprend "diverses constructions classées" aux Monuments historiques, comme l'église de Saint-Ronan "qui domine" le village.

"Il est également localisé sur un versant du Menez Lokorn, ou montagne de Locronan, situé en direction de la baie de Douarnenez", soulignent les juges. "Ce paysage est ouvert, parsemé de massifs forestiers et de zones naturelles faiblement urbanisées. L'ensemble formé par le Menez Lokorn est ainsi (...) constitutif d'un paysage emblématique (...) du Finistère."

Un "silo agricole dans le secteur, rappelle Orange 

C'est donc dans ce contexte que le projet d'Orange devait s'implanter, "à environ 1 km du village" et "1,5 km du Menez Lokorn", un site "très fréquenté" rappellent les magistrats nantais. "D'une hauteur de 40 mètres, l'antenne (...) sera fortement visible depuis ce dernier endroit, dès lors qu'elle s'intercalera avec la vision offerte sur la baie de Douarnenez."

Pour sa défense, l'opérateur de téléphonie mobile rappelait qu'un "silo agricole" était situé "non loin" de son projet de pylône. Mais "la hauteur de cet ouvrage est limitée à environ vingt mètres" recadre la cour administrative d'appel de Nantes. "Quant à l'antenne d'un concurrent (...), elle se situe sur (...) une autre commune, à l'est, en direction des terres."

"Alors même que l'antenne (...) se présente sous la forme d'un treillis qui va en se rétrécissant vers son sommet afin d'en réduire l'impact visuel, c'est au terme d'une inexacte application des dispositions (...) du Plan local d'urbanisme de (...) Locronan que son maire ne s'est pas opposé (...) à la déclaration préalable de travaux", en concluent donc les juges nantais.

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