La cour d'assises du Finistère a condamné une mère de famille à 25 ans de réclusion criminelle, ce vendredi 9 juin 2023, pour l'assassinat de son fils de 5 ans, rejetant les arguments de la défense qui avait invoqué un "jeu du coussin" ayant mal tourné.
La cour d'assises du Finistère a condamné une mère de famille à 25 ans de réclusion criminelle, ce vendredi 9 juin, pour l'assassinat de son fils de 5 ans, rejetant les arguments de la défense qui avait invoqué un "jeu du coussin" ayant mal tourné.
"C'est un enfant de 5 ans qu'on a assassiné ! Un enfant de 5 ans, ça veut vivre. Le meurtre d'un enfant, c'est intolérable !" a lancé l'avocat général Arthur Rigal, qui avait requis une peine de 30 ans de prison.
Le procès de Sarah Caro s'était ouvert, à Quimper, le 7 juin.
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"On ne suicide pas quelqu'un, on le tue"
Le magistrat a écarté la thèse de l'accident invoqué par l'accusée en soulignant "la sacrée détermination" qu'il fallait pour étouffer un enfant avec un coussin. L'accusée, âgée de 29 ans, avait expliqué à la barre que son fils asthmatique était mort le 20 octobre 2020 à Brest, après qu'elle a joué à un "jeu du coussin" habituel avec lui, lequel consistait à s'appuyer sur un oreiller posé sur sa tête.
L'avocat général a fait observer un silence d'une minute pendant son réquisitoire pour faire ressentir aux jurés le caractère nécessairement volontaire de l'acte de la mère. "Ce 'jeu du coussin', je n'appelle pas ça un jeu, j'appelle ça la répétition d'une scène de crime" a appuyé le magistrat.
Il a égrené les éléments laissant en outre penser à un acte prémédité : mots d'adieu sur le frigo, photos envoyées par l'accusée à sa fille "en souvenir de nous", recherches internet sur le suicide par médicaments, etc.
"Ce projet, elle l'avait" a asséné l'avocat général, estimant que l'accusée, qui a reconnu avoir envisagé de mettre fin à ses jours, avait l'intention de commettre un "double suicide". "Sauf qu'on ne suicide pas quelqu'un d'autre, on le tue" a pointé le magistrat.
"Négligente, inattentive mais aimante"
Un peu plus tôt, l'avocate de l'association La Voix de l'enfant, Me Laurence Mallet, avait elle aussi jugé "complètement absurde" cette thèse du jeu "qui aurait prétendument mal tourné". "Un enfant meurt en moyenne tous les cinq jours de violences familiales", a-t-elle rappelé.
Dépressive, titulaire du RSA, l'accusée était menacée d'expulsion au moment des faits. Elle élevait seule son fils, qui n'avait pas été reconnu par son père. Sa fille de deux ans, qu'elle avait eue avec un autre homme, était chez son père lors de la mort de son frère.
A l'audience, elle a reconnu avoir pu donner quelques fessées et douches froides à son fils, tout en niant être une mère maltraitante.
L'enfant "ne présentait pas de traces de violences chroniques" a expliqué son avocate Léa Pérennes, en décrivant une accusée "maladroite", "négligente", "inattentive mais aimante". "Oui, ce jeu du coussin était inadapté. Mais ce n'était pas une répétition de scène de crime" a plaidé l'avocate, soulignant "qu'aucun élément dans le dossier" ne venait "caractériser un dessein criminel".
Née d'une mère alcoolique dans une fratrie de sept enfants, la jeune femme avait été placée en famille d'accueil jusqu'à ses 16 ans, avant de rejoindre un foyer, puis de tomber enceinte de son fils à 19 ans.
"Je n'ai jamais voulu tuer mon fils" a dit l'accusée avant que la cour ne se retire pour délibérer.
(Avec AFP)