La faïencerie Henriot basée à Quimper dans le Finistère fête cette année ses 333 ans d'existence. Après l'avoir remis à flot il y a douze ans, les propriétaires actuels ont annoncé vouloir la mettre en vente.
C'est un savoir-faire emblématique de Cornouailles. Dans les ateliers quimpérois de la faïencerie Henriot, installée dans le quartier historique de Locmaria, tout est fait à la main : depuis le biscuit (la pièce d'argile) jusqu'au dessin...
Une véritable "manufacture d’art" pour reprendre les termes de Jean-Pierre Le Goff. Et ce depuis des dizaines de décennies !
Des faïences "fait main" depuis 1690
Trois siècles d'expériences exactement : "Depuis 1690, la Faïencerie HB-Henriot perpétue la tradition de la faïence de Quimper entièrement façonnée et décorée à la main" rappelle-t-on avec fierté sur le site internet.
Un "patrimoine vivant" (de 333 ans cette année) qui a été repris en 2011 par Jean-Pierre Le Goff et son fils François, suite au placement en redressement judiciaire de l'entreprise Henriot.
Douze ans et 2 millions d'euros d'investissements plus tard, Henriot Quimper est à vendre. Si l'entrepreneur ne veut pas donner le chiffre d'affaires de sa société, il assure qu'elle est "saine et viable".
"Un luxe authentique"
"A un moment, on a fait le tour. Cela fait douze ans. On est heureux, on a fait beaucoup de choses. On a rénové l'immeuble... Maintenant il faut trouver des partenaires pour aller plus loin, explique Jean-Pierre Le Goff. Le co-propriétaire de la faïencerie pense que son entreprise "de luxe" peut avoir de plus grandes ambitions qu'actuellement :
Il y a certainement des gens qui autont besoin d'un luxe authentique, en complément d'autres formes de luxe, et qui seront mieux à même de vendre dans des circuits mondiaux...
Jean-Pierre Le Goff, co-propriétaire de la faïencerie Henriot
Mais pas question de vendre à n'importe qui ! Les propriétaires tiennent à ce que l'image de marque perdure et que toutes les étapes de fabrication restent à Quimper :
"Tout l'atelier de fabrication est là, les visites se font là", rappelle François Le Goff, pas peu fier d'accueillir chaque année entre 7 000 et 8 000 visiteurs... "On a modernisé les lieux pour pouvoir faire perdurer l'activité..." poursuit le fils qui dirige l’entreprise depuis quelques années
En attendant de trouver le repreneur rêvé, les propriétaires poursuivent leurs projets : création de moules avec imprimante 3D, collaboration avec des artistes... Sans oublier de perpétuer la tradition en fabricant entre 4 000 et 5 000 bols bretons tous les ans.