Quimper. Première maraude de l'année pour le Samu social, "Ce n'est pas que de la soupe, c'est de l'écoute"

La première maraude de l'année pour les bénévoles du Samu social de Quimper a eu lieu le 1er janvier, sous une pluie battante. L'équipe a sillonné la ville toute la soirée, à la rencontre de personnes en grande précarité.

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La pluie claque contre les parois du camion. A Quimper, six bénévoles du Samu social sont à l'œuvre le 1er janvier, pour la première maraude de l'année. Les thermos sont prêts, quelques denrées aussi à distribuer. De 19 h à 23 h, ils sillonneront la ville, se poseront dans des endroits stratégiques comme le centre-ville, le quartier de Locmaria, la gare.

Ils feront aussi un petit tour à pied, pour repérer les personnes qui ne connaissent pas les arrêts habituels de la maraude. A Quimper, il y en a quatre par semaine l'hiver, deux l'été. 

Créer et recréer le lien social

Joffrey s'est engagé depuis 5 ans. Il constate : "C'est souvent les mêmes personnes que l'on voit, qui ont du mal à remonter la pente, qu'on vient soutenir. Je viens avec ma bonne humeur, encore plus aujourd'hui avec le contexte, la crise sanitaire. J'espère qu'on apporte une petite lueur". 

On apprend que ça peut arriver à tout le monde la précarité

Hervé, bénévole à la Croix Rouge

La maraude vient à la rencontre de gens en grande précarité : étudiants, retraités, sans-abri. Hervé, bénévole depuis neuf ans et chef d'équipe observe la présence de "beaucoup de jeunes, autour de la trentaine". "Ce sont des gens qui ne sont pas obligatoirement dehors, mais qui vivent dans des squats, des logements insalubres, des travailleurs précaires. Il y a souvent une grande solitude. Mais au final, nous on ne demande jamais rien, on accueille tout le monde. Si les gens viennent nous voir c'est qu'ils ont besoin, de discuter, d'écouter. On est là aussi pour les orienter vers les structures d'aide". Il résume "le sourire, c'est notre salaire". 

Je pense qu'il y a pas mal de gens qui détournent le regard, nous on est là pour apporter de la chaleur humaine ou de la chaleur tout court, avec une soupe, une couverture, des chaussettes

Joffrey, bénévole à la Croix Rouge

Andrea vit en fourgon, après des déboires pendant les travaux de sa maison, plus la perte d'être chers, elle a perdu pied. Elle connaît bien l'équipe de la Croix Rouge. "On passe un bon moment, c'est des as, ils sont là par tous les temps, plusieurs soirs par semaine alors que dans d'autres villes c'est moins. Ils sont sympas, ce n'est pas que la soupe, c'est une écoute, des conseils". Elle s'arrête un instant et fredonne la chanson de Georges Brassens, "Chanson pour l'Auvergnat", "Cela les représente bien" sourit-elle. 

Christelle est aussi une habituée. En sirotant un chocolat chaud, elle explique qu'elle vit mal dans son logement, épuisée par le manque de chauffage ou d'eau et des problèmes de voisinage. "J'aime bien venir ici, c'est convivial, ça me change les idées. C'est important de voir du monde". Hervé prend des nouvelles de ses animaux, ils échangent autour du travail de Christelle.

Pendant la soirée et au fil des arrêts, les bénéficiaires peuvent récupérer du matériel pour rendre leur quotidien plus "confortable" : des chaussettes "c'est important les pieds dans la rue", des couettes, des gants ou des bonnets. 

La maraude croise habituellement une quarantaine de personnes. Ce dimanche, une nouvelle aura lieu. A Quimper, 80 bénévoles permettent de la faire vivre. 

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