Un premier "plan loup" en Bretagne après la confirmation d'attaques mortelles de brebis dans les Monts d'Arrée

Ces quinze derniers jours, une douzaine d'attaques mortelles de brebis ont été constatées en Centre-Bretagne, dans le Finistère. Les services de l'Etat confirment que ces dommages sont dûs au loup, un mâle ou deux vraisemblablement. C'est pourquoi un "plan loup" local va voir le jour pour soutenir les éleveurs.

C'était le 4 mai dernier, un loup gris avait été filmé à Berrien, dans les Monts-d'Arrée, par un appareil automatique de Bretagne Vivante. La présence de ce grand canidé dans le Finistère est pour le moins étonnante. C'était une première depuis plus d'un siècle. Sur la page Facebook des Monts-d'Arrée, le film montrait le passage de ce jeune mâle pendant une poignée de secondes. "Une sacrée émotion" était-il écrit.

C’était  la première observation avérée d’un loup (Canis lupus) dans le Finistère et la Bretagne administrative depuis sa disparition sous la pression de destruction au tout début du siècle dernier. "Compte tenu de la pression d’observation, nous pouvons affirmer qu’il s’agit d’une arrivée récente. Les connaissances de la biologie et des comportements de l’espèce donnent la certitude que qu’autres disperseurs atteindront tôt ou tard la région" prévoyait le Groupe Loup en Bretagne créé pour anticiper et accompagner le retour du loup dans la région.

Ces propos étaient justes. Depuis ces quinze derniers jours, entre le 14 et le 29 octobre dernier, une douzaine de brebis ont été retrouvées éventrées chez des éleveurs de Lopérec, la Feuillée ou Huelgoat. "Ces attaques peuvent être imputées au loup, peut-être un mâle ou deux" nous a confirmé par téléphone Stéphane Buron, directeur départemental des territoire et de la mer pour la Finistère. S'agit t-il du loup filmé à Berrien? difficile à dire. Néanmoins, du côté de certains éleveurs, l'émotion est vive.

Un sujet grave

"C'est un sujet grave" explique cet éleveur de 1700 brebis installé à Lopérec et qui souhaite rester anonyme. Son troupeau a été victime de quatre attaques en six jours avec neuf bêtes tuées. 

C'est toujours le même mode opératoire. C'est la nuit, la brebis est ensuite retrouvée avec une morsure à la gorge et éviscérée . Pas de doute, c'est le loup qui a frappé. Cela a été constaté par l'office de la biodiversité. On se préparait au retour du loup psychologiquement mais on pensait que ce ne serait pas si rapidement. Je vais installer des parcs de nuit pour mes bêtes car maintenant, il faudra vivre avec.

Un éleveur de Brebis de Lopérec (Finistère)

Un comité de pilotage mis en place en décembre

Suite à ces évènements, un comité de pilotage départemental réunissant services de l'Etat, élus et associations est en cours de constitution pour un premier plan loup local, selon nos confrères du Télégramme. Une première réunion aura lieu début décembre, sous l'égide du préfet d'Auvergne-Rhône-Alpes, coordinateur du plan national d'actions.

Ce plan qui existe déjà dans d'autres régions, doit permettre de mettre en place une stratégie de prévention des attaques et d'information de la population. Pas question de maîtriser ou de chasser les bêtes qui restent une espèce protégée, mais d'apprendre à vivre avec lui. Patrick Sastre,  autre éleveur installé à Dinéault, n'a pas subi d'attaques de loup mais en mai dernier, son troupeau a été victime d'une attaque de chiens errants. 

J'ai déjà subi une attaque de chiens errants, alors avec les loups ce sera pire. Ce n'est pas avec des grillages ou des lumières installés pour protéger nos troupeaux que les loups auront peur.

Patrick Sastre,  éleveur à Dinéault (Finsitère)

Aides en trois temps

La procédure consiste dans un premier temps au chiffrage et indemnisation des dégâts avec un barème allant de 100 euros par bête tuée pour les troupeaux de 2 à 100 têtes et 260 euros pour les troupeaux de 101 à 300 têtes. Ensuite est prévu le déblocage de crédits d'urgence par le ministère de l'Agriculture pour financer du matériel de prévention, comme des grillages ou des effaroucheurs . Sont également prévus des fonds combinés de l'Europe et de l'Etat pour l'achat et le dressage sur deux ans, de chiots patous pour garder les troupeaux.

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