Steven Chouet est un tailleur de diamant un peu particulier. Lui, ce qu'il fabrique, ce sont les diamants de gravure à destination de l'industrie du disque vinyle. Son entreprise, basée dans le sud-Finistère, fournit les plus grands studios de musique du monde.
L'infiniment petit a propulsé l'entreprise de Steven Chouet vers l'infiniment grand. Depuis Pleuven, dans le sud-Finistère, cette société rayonne à l'échelle de la planète grâce aux diamants de gravure qu'elle fabrique pour l'industrie du disque vinyle.
Des studios de musique renommées figurent dans ses carnets de commande. Etats-Unis, Chine, Nouvelle-Zélande frappent à la porte du Finistérien qui compte également dans ses clients le plus grand producteur mondial de vinyles basé en République tchèque.
Creuser son sillon
Quand il crée My Shank en 2014, Steven Chouet n'imagine pas encore où l'histoire va le mener. Ce passionné de musique, qui avait monté un studio de gravure à l'aube des années 2000, tente le tout pour le tout. Il teste, perfectionne, essuie des échecs, ne lâche rien et finit par creuser son sillon. "Je me suis formé tout seul à la taille de diamant, raconte-t-il. Quand j'ai ouvert mon entreprise, j'ai découvert qu'il y avait de vrais besoins et peu de choses disponibles. C'est un marché de niche, les consommables pour la fabrication des disques vinyles".
Du diamant en pierre brute (ou synthétique) à la tête de gravure, l'entreprise de Pleuven se fait très vite un nom. "Tout est testé ici, dans notre studio avant expédition" précise Steven Chouet qui pose une galette sur la platine pour vérifier la qualité du son. "On ne réinvente pas, dit-il. Une platine reste une platine, un sillon reste un sillon. On améliore le process, on apporte quelque chose de plus précis car on a aujourd'hui les technologies qui le permettent".
Un diamant de 4 mm
La taille du diamant ne prend pas plus de vingt minutes. L'oeil de Steven Chouet est aguerri pour façonner une forme d'à peine 4 mm. "On prépare la pierre pour lui apporter un design bien précis et obtenir un parallélépipède parfait, indique-t-il. Chaque diamant est taillé en fonction de la matière que l'on veut graver ensuite".
Alors que le 33 tours connaît depuis quelques années un nouvel âge d'or, l'activité développée par cette société finistérienne surfe sur la vague. Mieux : Steven Chouet a monté, en avril dernier, une deuxième entreprise dédiée cette fois à la fabrication des matrices utilisées pour le pressage des vinyles.
Cet autodidacte, auréolé du grand prix Exportateur 2022 décerné par la Chambre des métiers et de l'artisanat, reste humble face au succès. "J'apprends tous les jours, sourit-il. Et puis, j'ai toujours eu des vinyles autour de moi. Je ne considère pas ce que je fais comme un travail, mais plutôt comme un vrai plaisir".