Raison du naufrage du Bugaled-Breizh : y aura-t-il une autre version venue d'Angleterre ?

Un "procès" sur le naufrage du Bugaled-Breizh est programmé en Cornouailles anglaises, à partir de ce 25 novembre et jusqu'au 6 décembre 2019. Il devra préciser les causes de la disparition du chalutier de Loctudy, il y a 15 ans, avec cinq marins à bord.

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C'est une nouvelle étape qui s'annonce dans l'affaire du Bugaled-Breizh. La procédure d'enquête va être relancée outre-Manche à propos du naufrage du chalutier finistérien. Cette "audience" à l'anglaise durera deux semaines.


Cinq marins disparus


Le 15 janvier 2004, le Bugaled Breizh sombrait au large de l'Angleterre, à quelques kilomètres du Cap-Lizard. Cinq marins périssaient. Les familles des victimes estiment qu'un sous-marin, en exercice ce jour là, aurait pu se prendre dans les câbles du chalutier et l'entraîner vers le fond.
Pourtant, en juin 2016, après plus de 10 ans d'un feuilleton judiciaire, la justice française prononce un non-lieu. Le Bureau d'enquête sur les évènements de mer conclut que "l'hypothèse de l'enfouissement du train de pêche est celle qui paraît le plus en adéquation avec les constatations matérielles". 
 

L'Angleterre pour établir la vérité?

Deux des marins qui ont péri en 2004 sont morts dans les eaux territoriales anglaises. Sollicité par une partie des familles de victimes, la justice britannique reprend l'affaire en 2015 avec un  nouvel espoir pour les parties civiles.

Un espoir aujourd'hui un peu douché pour Dominique Launay, le Président de SOS Bugaled Breizh. "On a  le sentiment qu'en Grande-Bretagne, on a envie de refermer ce dossier le plus rapidement"avait-il estimé l'été dernier." Encore aujourd'hui, il reste sur ses gardes.
"Je viens d'apprendre que les deux familles des marins décédés  en territoire britannique et concernés par le procès viennent juste de recevoir un courrier signé du juge-Coroner de Cornouailles, Andrew Cox. Un courrier daté du 12 aout dernier alors que l'Inquiest (l'enquête en anglais) débute dans cinq jours! Trois mois  pour arriver jusqu'aux destinataires."


Pourquoi ce courrier arive si tard?


Pourtant selon nos confrères du Télégramme qui y ont eu accès, le Coroner y écrivait aux familles  : "si vous souhaitez participer au procès, vous pouvez y jouer un rôle actif en posant des questions aux témoins. Si vous souhaitez opérer ainsi, vous devez disposer de plusieurs semaines pour examiner les documents. J'attire votre attention sur le fait qu'il est de mon devoir de clore cette enquête dans les meilleurs délais , en vous écrivant maintenant, j'espère éviter tout retard supplémentaire."

Pour Dominique Launay : "ce sont les vieux démons qui ressurgissent. On nous met toujours des batons dans les roues pour écarter la thèse d'un accident du à un sous-marin en exercice . Dans cette affaire, il y a eu la mutation du procureur de la République de Quimper, Roland Esch vers Macon, alors qu'il demandait le renflouement du bateau dans le cadre de l'enquête. La thèse du BEA-MER ( bureau d'Enquête sur les Evénement de Mer) qui prétend que le Bugaled-Breizh a coulé parce qu'il a croché le sable du fond. Une thèse contredite par un rapport de l'Ifremer, privilégiant l'hypothèse du naufrage par une croche dûe à un sous-marin "

Après le non-lieu prononcé en France en 2016 et l'ouverture d'une enquête outre-manche, les familles espéraient que le rapport de l'Ifremer prendrait le pas sur celui du BEA-MER. Mais c'est sur ce dernier, que le Coroner va s'appuyer. 

L'inquiest fera défiler à la barre une trentaine d'acteurs du dossier. "Même si nous sommes circonspects, il est important que ce procès ait lieu. Quinze jours d'audition, on n'a jamais eu ça en France. Beaucoup de militaires vont devoir s'exprimer. Nos sympathisants seront là pour écouter. Dans les témoignages, il peut y avoir des éléments qui permettraient la réouverture d'une enquête en France."souligne le Président de l'association SOS Bugaled.

Selon nos informations, la plupart des familles des victimes n'avaient pas l'intention de faire le déplacement outre-Manche.
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