Des professeurs des Lycées Guéguin de Concarneau, Chaptal et Thépot de Quimper sont vent debout contre la réforme du Lycée de Jean Michel Blanquer. Plutôt que de faire grève et de faire faire des économies au Ministère ils ont décidé de reverser leur journée à des associations caritatives.
C'est une façon plutôt originale de manifester son désaccord. Des professeurs des Lycées Pierre Guéguin de Concarneau, Yves Thépot et Chaptal de Quimper ont décidé de reverser leur salaire de la journée du 24 janvier pour le lycée Thépot et du 5 février pour le Lycée Guéguin à des associations caritatives.
Une alternative à la grève classique
Cette idée a émergé alors que les professeurs cherchaient une alternative à la grève classique qui leur pose deux problèmes majeurs: la non tenue des cours peut pénaliser les élèves et la journée non travaillée permet au Minsitère de faire des économies. Si quelques professeurs ont tout de même fait grève, un nombre plus important a quant à lui décidé de reverser le salaire de la journée à des associations.
Les professeurs de Concarneau ont décidé de reverser leurs dons aux Restos du Coeur. Vingt enseignants du Lycée Thépot ont quant à eux reverser 1 170 euros à l'association IME des Genêts d'or de Briec.
Au lycée de Concarneau: courrier, motion, tracts et CA annulé
Au Lycée de Concarneau les professeurs en colère ont déposé une motion contre la dotation horaire envoyée par le rectorat. Ils ont également envoyé un courrier au proviseur et décidé de boycotter le Conseil d'Administration de l'établissement. Les représentants des parents d'élèves ont aussi décidé de soutenir cette action et n'ont pas souhaité siéger mardi 5 février au soir. Le Conseil d'administration a donc été annulé.
Les professeurs concarnois ont édité un tract qu'ils diffuseront jeudi soir et vendredi soir à la sortie du Lycée pour sensibiliser élèves et parents aux probèmes que leur pose la réforme.
Pour les enseignants la réforme met en péril les conditions d'apprentissage
Dans le tract qu'ils ont rédigé les professeurs du Lycée Guéguin expliquent les raisons de leurs inquiétudes. Ils estiment que la réforme met en péril les conditions d'apprentissage.
Dans l'enseignement général et technologique ils s'inquiètent notamment de la réduction du nombre d'heures d'enseignement, des classes surchargées, des programmes revus à la va-vite et imposés sans aucune consultation des enseignants. Aussi une nouvelle matière (Sciences numériques et technologiques) devra être mise en place sans qu'aucun professeur n'ait été formé.
Dans l'enseignement professionnel les professeurs rapportent que la réforme raccourcit la formation du bac pro à 2 ans au lieu de 3 ans actuellement (et 4 ans en 2009). Aussi les élèves perdront 20 % d'enseignement général (plus d'éco gestion), 29% d'heures d'histoire-géo et 29% d'heures de mathématiques.
En résumé ils dénoncent une réforme dont les objectifs ne sont qu'économiques et en aucun cas pédagogiques.