Richard Ferrand répond à l'article du Monde sur le "mélange des genres"

Dans un communiqué, Richard Ferrand, le ministre de la Cohésion des territoires "réfute et condamne tous les soupçons" de l'enquête du journal Le Monde, qui l'accuse mardi de "mélange des genres" entre affaires privées et vie publique.

Dans un communiqué publié sur son blog, le ministre de la Cohésion des territoires, accuse Le Monde "de mettre directement en cause son honnêteté" dans l'article paru dans son édition à paraître du mercredi 31 mai"Sous couvert de présentation objective de situations, cet article fait des amalgames et laisse place à tous les sous-entendus sans jamais rien démontrer", dénonce le ministre.

"Un climat de suspicion entretenu"

"Le climat de suspicion entretenu de façon continue est profondément dommageable pour notre démocratie dès lors qu’il est constamment réaffirmé, tant par les journalistes eux-mêmes que par les parquets, qu’il n’existe aucune manœuvre frauduleuse ou quelconque illégalité. La loi s’impose autant qu’elle doit protéger les citoyens qui la respectent pleinement." ajoute le candidat à sa succession aux législatives dans la 6ème circonscription du Finistère.

Dans l'article incriminé, Le Monde affirme que Richard Ferrand, directeur général des Mutuelles de Bretagne de 1998 à 2012, "a fait bénéficier de plusieurs contrats des proches, dont son ex-femme et sa compagne". "Député socialiste, il a déposé une proposition de loi favorisant les intérêts du monde mutualiste alors qu'il était toujours rémunéré par celui-ci. Il a embauché comme assistant parlementaire, sans le signaler, le compagnon (Hervé Clabon, ndlr) de celle qui lui a succédé à la tête des Mutuelles de Bretagne", écrit le quotidien.

A toutes ces "allégations" Richard Ferrand a voulu "répondre point par point", affirmant n'avoir "rien à cacher ni à craindre de la transparence".

Sur son poste de chargé de mission

Richard Ferrand justifie son choix d'avoir conservé son poste de chargé de mission de des Mutuelles de Bretagne, "toujours déclaré à la HATVP" (Haute Autorité pour la transparence de la vie publique), pour lequel il a "perçu jusqu'à fin 2016 une rémunération de 1 250 euros net par mois". "J'observe que des centaines de députés ou sénateurs conservent également et parfois pleinement leur activité professionnelle, ce qui me paraît totalement bénéfique par opposition à celles et ceux qui ne vivent que de la politique", ajoute-t-il.


"Pas de conflit d'intérêts" entre le poste de chargé de mission et celui de député

"Sur le soi-disant conflit d'intérêts entre (s)on activité professionnelle de chargé de mission au sein des Mutuelles de Bretagne et (s)on mandat de député", Richard Ferrand rappelle avoir effectivement "participé aux débats sur une proposition de loi en 2012 relative aux réseaux mutualité", mais souligne n'avoir "pas déposé d'amendement""Devais-je m'abstenir de défendre un principe pertinent et dans le sens de l'intérêt général au prétexte que je connais bien le sujet", s'interroge le député.

Sur la collaboration avec Monsieur Hervé Clabon

Richard Ferrand affirme aussi avoir employé comme collaborateur parlementaire Hervé Clabon (selon les informations du Monde, ce dernier n'est autre que le compagnon de Joëlle Salaün, la directrice générale actuelle des Mutuelles de Bretagne, après avoir été l'adjointe de Richard Ferrand lorsqu'il était lui-même à ce poste de direction) du 3 septembre 2012 au 10 janvier 2014, mais celui-ci ne travaillait plus avec lui au moment de parapher sa déclaration d'intérêt à la HATVP, le 25 janvier 2014, ayant "quitté son poste en raison de graves problèmes de santé".

Pas de favoritisme pour son ancienne épouse

Concernant sa première épouse, artiste-plasticienne, le député du Finistère assure ainsi n'être "jamais intervenu pour qu'elle obtienne un quelconque contrat". L'article du Monde précise que l'ancienne épouse du député a "bénéficié de contrats avec les Mutuelles de Bretagne, des aménagements de locaux gérés par le réseau".

Plainte déposée la semaine prochaine

Par ailleurs, l'association Front républicain d'intervention contre la corruption (FRICC) a annoncé mardi son intention de déposer une plainte en début de semaine prochaine auprès du procureur de Brest, pour délit d'entrave aux fonctions de commissaire aux comptes. Elle estime que les Mutuelles de Bretagne et leur directeur de l'époque Richard Ferrand auraient dû faire valider le montage immobilier permettant à la SCI de sa compagne de louer un local au réseau mutualiste par les commissaire aux comptes, ce qui n'a pas été le cas.

"Cette plainte a pour objet d'imposer la lumière sur une affaire moralement répréhensible et qui relève aussi probablement du pénal", a souligné à l'AFP son avocat, Me Joseph Breham.

Affaire Ferrand: les faits dénoncés ne permettent pas d'ouvrir une enquête

 

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