La Brittany Ferries enregistre une légère hausse des réservations depuis la levée de la quarantaine pour les voyageurs vaccinés en direction de la Grande-Bretagne. Mais en plein mois d'août, la nouvelle arrive presque trop tard. La saison s’annonce morose pour la compagnie maritime.
À l’aube mercredi 11 août, le trafic transmanche reprend des couleurs. En provenance de Plymouth en Angleterre, quelque 430 passagers sortent des entrailles du Pont-Aven.
Parmi eux, Anaïg Dervout. Cette Française résidante à Exerter n'était pas rentrée depuis un an. Elle était impatiente de retrouver ses proches. "J’ai pris mes billets il y a des mois, je l’échangeais selon les confinements. À chaque fois je reculais et là c’est bon", sourit la jeune femme, émue.
"On est tout un groupe de Françaises en Angleterre, on échange beaucoup et on suivait vraiment toutes les mesures. Quand ils ont levé la quarantaine, je peux vous dire qu’on était des dizaines de femmes vraiment soulagées de se dire qu'on va enfin pour voir rentrer chez nous."
2021, pire que 2020
Mais l’annonce de la levée de la quarantaine au 8 août pour les voyageurs vaccinés venant de France arrive bien tard pour la Brittany Ferries. La saison est déjà bien entamée et les passagers sont trois fois moins nombreux qu'à l'accoutumée, en cette période. Rien d'étonnant quand on sait que les réservations se font en moyenne deux mois à l’avance.
On est sur deux saisons où on va transporter au total sur l’ensemble de nos lignes, un quart de notre activité normale.
"C’est mieux que rien, mieux vaut tard que jamais", relativise Christophe Mathieu, directeur général de la compagnie. "La saison 2021 sera pire que la saison 2020. On est sur deux saisons où on va transporter au total sur l’ensemble de nos lignes, un quart de notre activité normale." Soit 600 000 passagers, au lieu de 2,4 millions.
La compagnie maritime accuse le coup malgré les aides, avec 200 millions de dettes dues à la crise sanitaire. D'autant que l'entreprise a la fâcheuse impression de pâtir de la crispation entre les états autour de Brexit. Car la France était le seul pays en Europe où les voyageurs étaient mis à l’isolement pendant une semaine lorsqu'ils entraient sur le sol britannique.
Les tests PCR restent de mise
Il faut malgré tout pouvoir montrer patte blanche avec toute une panoplie de formalités sanitaires imposées à l’embarquement : des tests PCR, des formulaires à remplir avec la promesse de réaliser un second test à l’arrivée. Il faut s’armer de patience.
"Ces temps de contrôle en plus, multipliés par le nombre de voitures font que le passager doit arriver un peu plus en avance et va attendre un peu plus sur le parking, donc ça fait plus de contraintes", grimace Erwan Gabriel, directeur des ports et de la flotte.
Un espoir pour l'automne
La compagnie espère une meilleure arrière-saison, si tant est qu'il n'y ait pas de revirement de situation. "On peut espérer des couples, des séniors, peut-être un rattrapage avec des personnes qui ne seraient pas venues en avril et mai. On peut encore y croire", avance Christophe Mathieu. "Mais pour septembre, ça reste en deçà de la normale car le délai de réservation encore un peu court."
La Brittany Ferries met désormais cap sur 2022. Les vents semblent plus porteurs : 250 000 passagers ont déjà réservé.