Virus de la tomate dans le Finistère : l'origine du foyer retrouvée chez un adhérent de Savéol

Le foyer français du virus de la tomate est pour l'instant cantonné à deux serres dans le Finistère. Elles sont la propriété d'un exploitant membre de la coopérative Savéol.

L'information a été confirmée ce lundi 24 février par Pierre-Yves Jestin, président du groupe Savéol : le propriétaire des serres touchées par le virus de la tomate est un membre de la coopérative finistérienne. Le chef d'entreprise a par ailleurs précisé que la situation était sous contrôle.
L'exploitation a en effet été confinée et placée sous séquestre. Les plants de tomates contenus dans les deux serres contaminées vont par ailleurs être incinérés afin d'éviter tout risque de propagation. Le groupe Savéol assure soutenir son adhérent, financièrement et moralement.

Avec 81 000 tonnes de tomates produites chaque année pour un chiffre d'affaire de 203 millions d'euros en 2018 - selon Savéol - la coopérative a pourtant gros à perdre. Tout comme ses 120 maraîchers et le 2500 emplois induits par son activité.

Un virus redoutable pour les cultures à haute densité

Trois autres exploitations identifiées comme ayant reçu le même type de plant font l'objet de prélèvements dans le cadre de l'enquête de traçabilité. Des plants provenant du Royaume-Uni mais issus de semences produites aux Pays-Bas.

Les mesures d'urgence qui ont été décidées au niveau européen datent seulement de novembre dernier, donc forcément tous les matériaux végétaux qui ont été l'objet de flux commerciaux avant la mise en place de ces mesures d'urgence n'ont pas été ciblés par les contrôles systématiques qui désormais sont mis en place, a précisé Philippe Reignault, directeur de la santé des végétaux de l'Anses. (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation).

Selon elle, le tomato-virus peut infecter jusqu'à 100% des plantes sur un site de production, ce qui le rend redoutable pour les cultures à haute densité de plantation comme les cultures sous serre. En revanche, il n'a pas d'impact sur l'homme.

Inquiétude du côté des potagers individuels

Les jardiniers du dimanche et leurs potagers représentent un risque important de propagation du virus de la tomate ToBRFV , qui fait courir un grave risque économique pour les producteurs français.

La difficulté, c'est qu'aujourd'hui à peu près 50% des plants en France sont commercialisés vers le grand public, vers les jardins potagers et là, comme c'est un virus très résistant dans l'environnement, il peut passer d'un plant à l'autre par le fruit, par les feuilles, par les outils et donc contaminer de jardin en jardin, a déclaré Roger Genet, directeur général de l'Anses, lors d'un point de presse au salon de l'agriculture.

"On peut avoir une vraie situation épidémique difficile à réguler, et c'est évidemment très difficile d'aller décontaminer les jardins et les outils des gens, donc on est extrêmement vigilant sur ces introductions et, quand il y a un point d'infection, à remonter à la source pour pouvoir circonscrire", a-t-il ajouté.
 
Selon M. Genet, le risque pour un jardinier d'acheter des plants ou des semences contaminés n'est à l'heure actuelle "potentiellement pas écarté".
  
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