Un nouveau virus menace les plantations de tomates : le "Tomato brown rugose fruit virus", dit ToBRFV. Même s’il ne présente aucun risque pour l’homme, les producteurs ont pris des mesures pour empêcher sa propagation.
L'alerte sur le nouveau virus menaçant est à peine donnée ce mardi 4 février que les producteurs de tomates tiennent à rassurer.
La coopérative bretonne Savéol, leader français de la tomate, a déclaré dans un communiqué : "dans l’hypothèse où un maraîcher de la coopérative constaterait une atteinte de sa production par des symptômes caractéristiques du virus ToBRFV, Savéol prendrait des mesures immédiates en coordination avec les instances publiques".
Les symptômes peuvent être différents tant sur les feuilles, les fleurs que les fruits : tâches sombres, décolorations, déformations…
Le virus est facilement transmissible
Contactée, la coopérative maraîchère Savéol, nous a confié "ne pas être à l’abri". En effet, le virus se transmet par simple contact physique et est susceptible de menacer l’ensemble des modes de production.
La surveillance des plans est accrue dans les exploitations. Les salariés sont sensibilisés aux risques, à l’image d’Anli Abdallah Boina, salarié chez un maraîcher à Brest de la coopérative Savéol. "Si tu vois qu’il y a des feuilles qui sont beaucoup plus foncées, un vert vraiment foncé, éventuellement striées de marbrures jaunes, cela peut être un indicateur du virus", met en garde Ronan Saliou, le producteur.
Face au danger, Savéol a annoncé qu’une équipe spécifique de veille et d’action est actuellement "mobilisée face au danger que pourrait représenter le virus ToBRFV".
Le virus inquiète la coopérative. En effet, la tomate représente 90% de leur production. "C’est un chiffre d’affaires de près de 180 millions d’euros, le virus peut impacter au niveau des salariés, 2.500 salariés travaillent dans nos serres à l’année", explique Ronan Saliou.
L'Anses alerte sur les risques
Si pour le moment le virus n’a pas encore débarqué en France, il se rapproche de nos frontières. Dans une expertise publiée ce mardi 4 février, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) alerte sur les risques.
Selon le professeur Philippe Reignault, directeur de la santé des végétaux à l’Anses : "le risque est élevé, avec une incertitude relative modérée". Il confie ce mardi 4 février à franceinfo : "La campagne à venir de la culture de tomates, effectivement, doit être l’objet de toutes les précautions".
Le professeur Philippe Reignault invite les producteurs à la vigilance. "Si jamais on a des suspicions, si on se pose des questions sur l’existence des symptômes, il faut prévenir absolument dès que possibles les services de l’Etat", a-t-il expliqué à franceinfo.
L'Association d'Organisation de Producteurs nationale (AOPn) Tomates de France a pris la décision de restreindre l'accès aux zones de culture uniquement aux professionnels de la filière et des sites de production.