La perspective d'une vague de canicule, tout du moins d'une très forte chaleur en fin de semaine, a poussé le Ministre de l'Education à reporter les épreuves écrites du diplôme national de brevet (D.N.B.) aux lundi 1er et mardi 2 juillet. La décision est comprise, malgré quelques crispations.
36°C annoncés jeudi et vendredi à Rennes et dans le sud Bretagne. Même si ces températures restent relativement moins élevées que dans le reste de la France, les 42 686 élèves de 3ème qui s'apprêtaient à passer les épreuves écrites du diplôme national du brevet (D.N.B.), jeudi et vendredi en Bretagne, vont devoir attendre un peu.Le ministre de l'Education vient en effet d'annoncer leur report aux lundi 1er et mardi 2 juillet.
Garantir la sécurité des candidats
Il s'agit de "garantir la sécurité des élèves", a motivé Jean-Michel Blanquer lors d'une conférence de presse, précisant que l'ordre des épreuves serait identique au programme original.
Lundi soir, le ministère des Solidarités et de la Santé s'est lui aussi fendu d'un communiqué: "Il est en effet impensable de laisser des élèves composer dans des salles surchauffées durant plusieurs heures. Nous souhaitons prendre aucun risque et assurer, en toutes circonstances, les meilleures conditions pour les élèves. En cas d’empêchement majeur, les élèves pourront participer à la session de mi-septembre.
Pour ce qui est des autres examens qui ont lieu en ce moment, les dernières épreuves du baccalauréat en ce lundi 24 juin, et les oraux de Français durant toute la semaine, l’exposition des élèves étant bien moindre, il a été décidé de les maintenir. Il revient aux chefs de centre de prendre toutes les dispositions nécessaires permettant d’assurer une passation des épreuves dans de bonnes conditions."
"Mes parents vont encore m'obliger à travailler tout le week-end !"
Grosse déception pour Jean, l'un de ces candidats rennais, qui espérait bien pouvoir démarrer ses vacances vendredi soir. "Mes parents vont encore m'obliger à travailler tout le week-end !".
Les collèges refont les stocks d'eau
En Bretagne, comme ailleurs, les chefs des établissements se préparaient pour accueillir les candidats dans les meilleures conditions possibles. "Nous constituons des stocks d'eau dans les salles, les couloirs. On prépare des gobelets pour les proposer dans les salles d'examen. Nous prévoyons de renforcer la vigilance. Les infirmières scolaires sont mobilisées", expliquait encore ce midi Pascale Le Flem, proviseur de la cité scolaire Beaumont à Redon (Ille-et-Vilaine) et secrétaire académique du syndicat des personnels de direction.
Les consignes du ministère de l'Education...
Ce matin, les chefs d'établissement et directeur d'école ont tous reçu des consignes de la part du ministère de l'Education nationale. Parmi la vingtaine de points énoncés, il était notamment demandé de "disposer d'un thermomètre par salle. Vérifier la température des installations (notamment les structures de toile et baies vitrées exposées au soleil) et avoir une solution de "repli" dans un endroit "frais" (bénéficiant de stores, ventilation)."
... et la réalité du terrain
Fussent-elles de bon sens, ces directives se sont vite heurtées à la réalité du terrain. Bien des édifices datant des années 60 présentent des problèmes d'isolation avec des effets de "salles serres quand elles sont exposées au sud et dépourvues de stores efficaces". "C'est très probable que certains établissements rencontrent des difficultés", reconnaissait encore Pascale Le Flem.
#Canicule pour le brevet : les élèves vont ressortir les antiquités !#DNB #handspinner #ventilateur #dessin ☀️?️ pic.twitter.com/MnfWtFaCpa
— Un prof dans le mammouth (@proftaquin) June 24, 2019
"C'est une décision de bon sens, pour Hélène, mère d'un élève de troisième à Rennes. Si tous les collèges ne sont pas équipés pour affronter les grosses chaleurs, il est sage de reporter les épreuves." Selon elle, il en va d'assurer les mêmes conditions d'examen pour tous. "Toutes les régions ne souffrent pas de la canicule de la même façon. Il faut que tous les élèves puissent passer le diplôme de la même manière. En plus, ils seront plus concentrés."
Son fils Martin est légèrement contrarié cependant. "On devait passer un weekend au bord de la mer après son brevet. Finalement, il pourra travailler un peu plus, son weekend sera moins festif ! Mais il le prend bien, il comprend que c'est mieux pour lui."
Appel à la grève de surveillance
En plus des fortes chaleurs, qui contraignaient donc les proviseurs à se réorganiser, les syndicats d'enseignants ont également lancé un appel à la grève des surveillances pour le premier jour des épreuves écrites du brevet. Ce devait être jeudi 27 juin. Il sera sans doute, lui aussi, reporté.