Une plaque et une gerbe de fleurs blanches avec trois prénoms: Marie, Germaine et Suzanne. Près de 72 ans plus tard, le village de Monterfil, près de Rennes, a rendu pour la première fois un hommage officiel, en ce 8 mai, à ces trois femmes sauvagement assassinées à la Libération.
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Dans une ambiance recueillie, une centaine de personnes ont assisté au dévoilement de la plaque apposée sur le monument aux morts de la commune de 1.300 habitants, située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Rennes. La plaque rend hommage à ces trois "victimes innocentes de l'épuration sauvage". Le 4 août 1944, alors que les Allemands venaient de fuir la base de radars qu'ils occupaient en dehors du village, un groupe de résistants de la dernière heure s'empare de ces trois femmes, dont une mère et sa fille, au prétexte qu'elles travaillent pour l'armée allemande dans cette installation.
Deux femmes martyrisées
Frappées, déshabillées, attachées en plein soleil devant le café du village, affublées de la croix gammée, elles finissent dans un petit bois où elles doivent creuser leur tombe avant d'être pendues. Les assassins, poursuivis plusieurs années après, seront sauvés par une loi d'amnistie en 1951. Une chape de plomb tombera sur Monterfil, d'autant plus que le principal instigateur des violences n'est autre que le fils du maire et principal propriétaire terrien de la commune. Il a fallu attendre
une marche blanche organisée à l'été 2014, à l'occasion du 70e anniversaire de la Libération, pour que le tabou se lézarde et qu'au même moment des familles des victimes apprennent enfin ce qui était arrivé à leurs proches.
Des proches des victimes présents lors de ma cérémonie
Dans une déclaration brève mais percutante, le maire Michel Duault leur a d'ailleurs demandé pardon ce dimanche lors de la cérémonie organisée en même temps que la commémoration du 8 mai 1945.
"Pierre, François, au nom de la mémoire collective, nous vous demandons pardon d'avoir mis tant de temps pour laver de tout soupçon la mémoire de vos grands-mères et tante", a-t-il lancé aux deux plus proches parents des victimes présents à la cérémonie.