Trois jeunes gens ont été condamnés vendredi à de lourdes peines de prison par la cour d'assises de Rennes pour viols, tortures et actes de barbarie, deux ans après le calvaire qu'ils ont fait subir pendant une nuit à un membre de leur bande.
Les trois garçons, dont deux mineurs au moment des faits, ont écopé de 25, 18 et 14 ans de réclusion criminelle, des peines inférieures aux réquisitions du procureur, qui avait réclamé respectivement 30, 25 et 20 ans de prison à leur encontre. Aucune période de sûreté n'a été prononcée, contrairement à ce qu'avait demandé le procureur à l'encontre du principal accusé, âgé de 27 ans au moment des faits.Au terme d'un procès à huis clos, une jeune femme qui comparaissait avec les trois hommes a été acquittée des accusations de viols, tortures et barbarie mais reconnue coupable de non-empêchement de crime. Elle a été condamnée à cinq ans d'emprisonnement.
Les avocats ne comptent pas faire appel.
Une nuit de tortures
Les faits remontent à janvier 2013 et se sont déroulés à Bruz, à une quinzaine de kilomètres au sud de Rennes. Le principal accusé, déjà condamné à de nombreuses reprises pour vols et violences, aurait décidé de se venger de la victime, âgée de 21 ans, qu'il accusait de l'avoir mis en cause devant les gendarmes dans une affaire de vol aggravé à laquelle ils auraient participé.Après avoir acheté plusieurs litres de vodka avec l'idée de soûler le jeune homme pour le faire parler, ils le font venir, sous un prétexte fallacieux, dans un appartement où se trouvent plusieurs autres jeunes. Parmi ceux-ci, la jeune femme jugée, compagne de celui qui semble apparaître comme le chef de bande, âgée de 25 ans au moment des faits et alors enceinte, ainsi que son enfant de trois ans. L'horreur, que la bande filme, va se poursuivre toute la nuit. Parmi les multiples sévices subis, le "B" de "balance", gravé dans le dos de la victime avec un couteau.
Le jeune homme sera retrouvé le lendemain matin, à demi-nu et inconscient, dans un chariot de supermarché, devant le domicile de l'ami qui l'hébergeait. Selon le procureur de la République, la victime avait dû être maintenue sous coma artificiel pendant plusieurs jours pour la soulager de ses douleurs.
Les accusés avaient rapidement reconnu les faits, difficiles à nier puisqu'ils les avaient filmés, mais les responsabilités précises de chacun restent à établir.