L'Ille-et-Vilaine participe à une étude nationale pour identifier les besoins et les attentes des personnes en situation de handicap qui vivent à domicile et qui souhaitent pratiquer des activités physiques et sportives.
Structures sportives trop éloignées, difficilement accessibles aux personnes à mobilité réduite, équipements pas adaptés, problèmes de signalétique, d'éclairage, financiers, peur de se blesser, mauvaise estime de soi, manque de motivation et d'information. Les freins restent nombreux pour que les personnes souffrant d'un handicap se lancent dans la pratique d'un sport ou d'une activité sportive, même si la place des parasports a bien progressé ces deux dernières décennies.
Seulement 5,5% des personnes handicapées font du sport
Selon l'ANESTAPS (Association nationale des étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives), seules 5,5 % des personnes handicapées pratiquent une activité en club, contre 22,5 % des « valides ». Alors, comment développer la pratique para sportive et favoriser l'inclusion ?
La Fédération nationale des observatoires régionaux de santé (Fnors) et l'Observatoire national de l'activité physique et de la sédentarité (Onaps) lancent une étude nationale pour identifier les besoins et attentes des personnes en situation de handicap, ainsi que les leviers à la pratique d'activité physique et sportive. L'Ille-et-Vilaine fait partie des 5 départements sélectionnés pour le terrain d'enquête.
La finalité de cette enquête, qui a le soutien du ministère chargé des Sports, du Comité paralympique et sportif français et de l'Agence nationale du sport, est d'améliorer le quotidien des personnes en proposant des solutions qui faciliteront les pratiques d'activités physiques et sportives.
Cette enquête est ainsi ouverte :
- À toute personne en situation de handicap (mental, psychique, moteur, auditif, visuel, troubles du langage, autisme, polyhandicap et plurihandicap).
- Ayant entre 20 et 59 ans.
- Vivant dans les départements de la Corrèze, de l'Eure, de l'Ille-et-Vilaine, de la Moselle ou de la Réunion.
- Ne résidant pas dans un établissement social ou médico-social (les personnes bénéficiant d'un accompagnement à domicile par des services médico-sociaux sont concernées par cette enquête).
- Quelle que soit sa pratique d'activité physique ou sportive.
Décloisonner
"En matière de parasport, la Bretagne est très dynamique. Il se passe plein de choses, se réjouit Antoine Laudrin, référent Bretagne du Comité paralympique et sportif français. Mais tous les acteurs doivent davantage collaborer. Les mouvements sportifs, le monde du handicap, le secteur médico-social, les collectivités doivent se mettre en lien, proposer des projets communs. Cela aura un impact plus fort et sera plus visible sur le terrain."
Lutter contre l'auto-censure
Du côté des pratiquants, l'un des obstacles les plus difficiles à surmonter serait l'autocensure avant même l'accessibilité ou le coût. Les résultats de l'étude en diront d'avantage mais d'ores et déjà, plusieurs plateformes en ligne cherchent à encourager la pratique d'un sport ou d'une activité sportive adaptée selon son envie, son handicap et sa domiciliation. Citons notamment Mon Club près de chez Moi et Trouve ton Parasport piloté par le Comité paralympique.
Jeux Olympiques de Paris 2024 : un accélérateur
Pour une personne en situation de handicap particulièrement, la pratique d'un sport procure des avantages certains : lutte contre les effets nocifs de la sédentarité mais aussi de l’isolement. Tout comme pour un sujet valide, l’estime de soi augmente aussi tout naturellement.
« La question du sport pour les personnes en situation de handicap ne doit pas être secondaire, assure l'athlète handisport multi-médaillée, Marie-Amélie Le Fur, également présidente du Comité paralympique et sportif français. Nous avons [jusqu'à Paris 2024] pour changer le regard, pour que les para-sportifs ne soient plus vus comme des handicapés qui font du sport, mais plutôt comme des sportifs qui ont une spécificité ».