Au sud de Rennes, la commune de Guichen se dote d'un terrain de football éco-responsable. Pas de granules de pneus pour remplir le gazon synthétique, mais des noyaux d'olives concassés. Le terrain sera homologué pour des compétitions régionales, une première en France.
Bien sûr, pas de circuit court pour les olives... il faudra encore attendre un peu avant qu'on les produise en Bretagne, mais en attendant à Guichen au sud de Rennes, on fait le pari de l’environnement et du développement durable : le nouveau terrain de football synthétique a été conçu pour un remplissage avec des noyaux d’olives concassés, il n'y aura pas de granules de pneus.
Première en France pour un terrain homologué
Le terrain n’est pas encore opérationnel, il sera inauguré fin septembre, mais dans la petite commune d’Ille-et-Vilaine, tout le monde se félicite.
Si la ville de La Ciotat dans les Bouches du Rhône a été la première à réaliser récemment un terrain à base de noyaux d’olives, Guichen disposera bientôt d'un synthétique analogue, mais homologué cette fois pour les compétitions de niveau régional, une première en France.
Noyaux d’olives concassés plutôt que résidus de pneus
À Guichen, à l’heure de financer ce nouvel équipement, les élus ont donc fait le choix d’écarter les matériaux susceptibles de présenter un risque pour la santé ou l’environnement.
Exit les fameuses granules de caoutchouc issues de pneus, toujours conformes à la réglementation mais au cœur d’interrogations d'ordre sanitaire. "Nous avons fait plusieurs réunions, explique le maire Dominique Delamarre, il y avait plusieurs options, mais nous ne voulions pas prendre de risques avec des effets potentiellement cancérigènes."
"Écologiquement, sanitairement, c’est un produit neutre, assure Régis Paillard, de l’entreprise Sport Initiatives, le maitre d’œuvre. Les noyaux d’olives concassés ne dégagent aucun composé volatile, de produit cancérigène. C'est un produit 100% naturel. Pas de risque si les joueurs ingèrent quelques petites billes. Et il n'y a pas non plus d’impact sur l’environnement en cas de ruissellement".
Un peu plus cher
Mais un équipement soucieux de l'environnement se paye un peu plus cher. Comptez 950 000 euros TTC pour la totalité du projet, avec l'éclairage etc.
"C'est environ 9% de plus que pour un terrain traditionnel, souligne le maire, mais on assume ce choix. Une subvention de 150 000 euros versée par l'Etat allègera la facture, et un soutien de la Ligue de Bretagne à hauteur de 50 000 euros pourrait suivre."
65 tonnes d'olives
Pour la création de ce terrain éco-responsable, "65 tonnes d’olives ont été nécessaires pour 200 tonnes de sable. Le sable leste le gazon, précise Robert Jobard de SportingSols, l’entreprise en charge de la réalisation du terrain, et le noyau donne le confort de jeu".
Less olives viennent de Provence. Le fruit est évidemment gardé pour l'alimentation, le noyau est broyé.
Pour l'entraîneur, un équipement indispensable, avec une garantie pour la santé des gamins
A Guichen, le club de foot dispose d'autres terrains en pelouse, mais le FCG et ses 550 licenciés réclamaient depuis de longues années un synthétique pour remplacer le terrain stabilisé à bout de souffle.
Quand venait l’hiver, le "vieux stab" était incapable d’éponger la météo bretonne. Des matches ou des entraînements étaient reportés, et il fallait souvent se délocaliser dans une commune voisine, et c'était usant pour tout le monde.
L'arrivée imminente du nouveau terrain "éco-responsable" satisfait évidemment l’entraineur du club Gwen Corbin.