L’homme qui avait mis le feu à des bâtiments communaux, des commerces, des voitures et des poubelles à Acigné et Thorigné-Fouillard (Ille-et-Vilaine), dans les nuits du 18 au 19 septembre 2021 et du 1er au 2 novembre 2021, a été condamné en correctionnelle à deux ans de prison ferme.
Après plusieurs mois d’enquête, l’affaire sur les incendies à répétition arrive à son terme.
Plusieurs à Thorigné-Fouillard, un autre à Acigné... Des poubelles, des voitures, une salle municipale... La justice a finalement trouvé le coupable de cette série de feu et vient de le condamner.
Le prévenu a fait l'objet d'un mandat de dépôt différé, c'est-à-dire qu'il purgera sa peine en détention à partir du mois de janvier 2022. A sa sortie de prison, il sera encore sous le coup d'un an de prison avec sursis probatoire.
Cet homme de 42 ans, employé dans un commerce d'Acigné avait en fait été le premier à alerter les pompiers lors du début d'incendie de la salle municipale René-Cassin, à Thorigné-Fouillard. "Là où les choses ont commencé à converger vers vous, c'est quand vous avez été vu sur un deuxième site", a expliqué le président du tribunal correctionnel de Rennes à la lecture des pièces du dossier.
Un des collègues de travail du prévenu était en effet pompier volontaire, et s'était étonné de sa présence alors que le prévenu était censé être en arrêt-maladie du 27 octobre au 7 novembre 2021. Les gendarmes de Betton avaient alors perquisitionné son domicile, à Acigné, où ils avaient saisi 18 g de cannabis et un livre "Pompiers, nos héros du quotidien".
Il avait déjà mis le feu dans un jardin d’une maison de retraite
A l'audience, l'accusé a reconnu la totalité des faits, expliquant qu'il avait "bu de l'alcool" et fumé "une quinzaine de joints" pour oublier sa "solitude", sa séparation avec la mère de ses deux enfants de 3 et 7 ans et sa "vie de merde".
Le président du tribunal lui a néanmoins fait remarquer qu'il avait parlé sur place aux gendarmes et que ces derniers n'avaient pas relevé d'état d'ivresse manifeste chez lui. "Vous avez aussi mis le feu au store-banne d'une boulangerie, dont les propriétaires habitaient juste au-dessus... Vous vous en rendez compte ?", a également lancé le magistrat au prévenu.
Surtout, l'incendiaire avait déjà été condamné pour des faits similaires en 2013 et 2014 : il avait notamment mis le feu aux claustras d'un Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), a-t-il été révélé à l'audience. Son casier judiciaire portait ainsi trace de sept mentions, au total. Le procureur de la République avait requis en conséquence trois ans de prison ferme et douze mois de prison avec sursis probatoire pendant un an à l'encontre du prévenu.
Son avocate, Me Pauline Kerloegan, avait quant à elle sollicité en vain un renvoi de l'affaire pour pouvoir procéder à une expertise psychiatrique de son client. "Ça m'intéresse de savoir pourquoi, à 42 ans, un père de famille commet quinze incendies de ce type", avait-elle plaidé. S'il venait en effet à être reconnu "pyromane", et pas seulement "incendiaire", cela aurait révélé la présence d'une pathologie psychiatrique de nature à expliquer ce passage à l'acte, avait-elle dit.