La présence d'un ours muselée lors d'une Soirée Cirque dans une discothèque d'Ille-et-Vilaine a suscité une polémique sur les réseaux sociaux. Une pétition pour "interdire les animaux en boîte de nuit" a recueilli des milliers de signatures. Le directeur de la discothèque répond aux critiques.
Depuis samedi soir, la discothèque La Scala à Guipry-Messac, à une quarantaine de kilomètre au sud de Rennes, est l'objet de vives critiques suite à la présence d'un ours lors d'une Soirée Cirque organisée ce samedi 19 novembre. Depuis ce soir-là, la boîte de nuit est la cible de nombreux internautes scandalisés sur les réseaux sociaux, criant à la maltraitance animale.
Honte à la boîte de nuit La Scala qui a osé amené un ours vivant !!! Boîte de merde !!!! https://t.co/5smpVaM7jC https://t.co/7sIcv7Ivu4
— Rabatjoie-tv (@rabatjoietv) November 21, 2016
Les défenseurs des animaux en première ligne
L'association de protection des espèces menacées (AVES) n'a pas tardé à faire part de son indignation.Quelle honte ! Soirée #cirque à la discothèque la Scala @Scalaguipry avec l'#ours des #Poliakov et un ara. pic.twitter.com/G6AAeWTVZ3
— AVES France (@aves_france) 20 novembre 2016
"A partir du moment où on met un animal au milieu de la foule pour des spectacles, dans son milieu qui n'est pas son milieu naturel, c'est déjà traumatisant pour lui", explique Daniel Jacob, l'un de ses responsables, à franceinfo. "Avec le bruit, la musique d'une boîte de nuit, c'est pire." Le militant de l'association précise que le phénomène est récurrent : "On avait déjà fait annuler un spectacle d'ours dans une boite de nuit en Bretagne l'an passé." Une Soirée Cirque avec des animaux sauvages a été organisée dans un autre établissement de la Scala, à Laval (Mayenne), le 22 octobre dernier, sans susciter de polémiques, hormis quelques commentaires désapprobateurs sur Facebook.
Suite à la soirée de samedi, une pétition en ligne a été lancée pour "interdire les ours en boîte de nuit" sur le site Change.org. Ce midi, elle recueillait près de 8 000 signatures. L'instigatrice de cette pétition en appelle au respect des animaux "Arrêtons les frais et interdisons aux boîtes de nuit d'utiliser les animaux pour pouvoir faire du chiffre".
Les excuses du directeur
Face à ce déferlement de réactions, Alain Fournier, le directeur de la discothèque, également propriétaire de l'établissement à Laval, a publié lundi soir une vidéo dans un post Facebook pour s'expliquer et s'excuser de l'émoi provoqué par "la photographie d'un ours muselé sortie du contexte de la soirée".Etaient effectivement "présents un serpent, un perroquet, un ours", reconnaît le responsable dans la vidéo mais précise-t-il, "cet ours est né en captivité, n'a pas été prélevé à son habitat naturel" et était encadré de dresseurs professionnels confirmés. Il ajoute que "l'ours, le perroquet et le serpent ont été présentés à l'accueil de nos établissements et à aucun moment, ces animaux n'ont été dans les clubs avec la foule et la musique, ils ont été totalement respectés (...) comme dans un cirque avec des spectateurs".
Le directeur précise qu' "il nous faut savoir entendre et prendre en compte ce qui a pu choquer". Nous aurons d'autres soirées cirques dans les années qui viennent mais il n'y aura plus d'animaux présentés à l'entrée". Et de conclure "ceux qui nous connaissent (...) savent parfaitement que nous sommes étrangers à la maltraitance animale".
Est-ce légal ?
Selon Daniel Jacob de l'association AVES, joint par franceinfo, l'ours présenté samedi soir appartiendrait à un couple de dresseurs venus du cirque de Moscou. Il tournerait en France depuis "au minimum dix ans" avec ses animaux. "On les connait, et leur renommée est plutôt mauvaise", explique Daniel Jacob.
Le militant de la protection des espèces menacées rappelle que présenter de tels animaux est tout à fait légal, sous réserve d'obtention d'une autorisation délivrée par le ministère de l'agriculture et du respect du décret d'application encadrant les spectacles d'animaux sauvages. "Rien n'interdit en réalité d'amener un ours dans une boîte de nuit", reconnaît Daniel Jacob.