Lassée de voir son travail sur le terrain "flingué par les déclarations du haut du panier", la Rennaise Marie-Anne Chapdelaine, a exprimé ce mardi à la réunion du groupe PS le mécontentement des parlementaires "lambda", notamment après les derniers épisodes du week-end.
Selon les députés présents à la réunion du groupe PS à l'Assemblée Nationale, Marie-Anne Chapdelaine est la seule à avoir abordé le sujet pendant la réunion des élus PS. Elle a dit "qu'elle prenait rarement la parole mais que là comme députée lambda, elle n'en pouvait plus".
"Ce week-end s'est très mal passé. Il y en a marre de s'impliquer sur le terrain, de défendre notre bilan pour être ensuite systématiquement flingué par les déclarations du haut du panier", a déploré cette députée légitimiste, qui vote toujours les textes de l'exécutif et a proposé en signe de protestation une grève des questions aux gouvernement, toujours selon des participants.
En cause notamment les "sorties" du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone samedi, appelant Manuel Valls à participer à une primaire PS avec (et donc contre) François Hollande, puis celle du Premier ministre disant dans le JDD "je me prépare".
Jointe par l'AFP, Mme Chapdelaine n'a pas voulu répéter ces déclarations, soulignant "qu'elle les réservait à ses collègues de travail".
Claude Bartolone dans le collimateur
D'autres députés se sont, eux, exprimés devant les journalistes. Pendant la période de la primaire de la droite, "on aura réussi l'exploit de faire davantage parler des divisions de la gauche", fulminait ainsi Olivier Faure, un des porte-parole du PS.Dans son collimateur, le comportement de Claude Bartolone: "C'est insupportable qu'il fasse passer ses règlements de compte avant l'intérêt général".
"Quand on est président de l'Assemblée, on doit garder son sang-froid", a renchéri de son côté la députée de Paris Annick Lepetit, qui soutient une déclaration de candidature de François Hollande "le plus vite possible pour que ça s'arrête".
Soutien d'Arnaud Montebourg, le député du Cher Yann Galut a jugé "le Premier ministre totalement irresponsable dans la séquence qui vient de se dérouler". "Manuel Valls met de l'huile sur le feu par ses déclarations intempestives", a-t-il estimé.
Du côté des soutiens de Manuel Valls, Malek Boutih a relativisé la crise en évoquant un "débat tranquille qui doit aller jusqu'au bout".
"Il n'y a qu'une question à laquelle la gauche doit répondre: qui est capable d'aller au second tour de l'élection présidentielle? On sait déjà qui n'est pas capable", a-t-il conclu, visant explicitement François Hollande.