3.880 euros net de prime minimum chez Stellantis : "une bonne nouvelle face à l'inflation mais on veut des embauches"

Les salariés du groupe Stellantis (Peugeot, Renault, Citroën) vont recevoir au minimum 3.880 euros de prime a annoncé le constructeur automobile. Une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat du personnel mais un partage inégal entre actionnaires et travailleurs selon la CFDT.

Bonne nouvelle pour les salariés du groupe Stellantis. Le constructeur des Peugeot, Renault et Citroën va redistribuer 2 milliards d'euros à ses salariés à travers le monde en raison de performances records en 2022, dont 4.300 euros minimum par salarié français, a annoncé mercredi le constructeur automobile en marge de la présentation de ses résultats annuels.

Une prime de 2 mois et demi de salaire 

En 2022, Stellantis a réalisé une année exceptionnelle avec un bénéfice net record de 16,8 milliards d'euros, en hausse de 26% par rapport à 2021. “Les ventes de la C5 Aircross boostent les résultats. La société favorise les véhicules qui rapportent”, explique Laurent Valy de la CFDT du groupe Stellantis, à Rennes.

La redistribution est inégale. Les actionnaires reçoivent 4 milliards, quand les salariés se partagent deux milliards.

Laurent Valy. CFDT Stellantis Rennes

Le groupe augmente ses mesures de redistribution, via la participation et l'intéressement, de 200 millions d'euros par rapport à l'an dernier : "2,4 mois de salaire pour les premiers niveaux de rémunération, c’est la redistribution la plus importante depuis dix ans", a souligné le directeur des ressources humaines (DRH) Monde Xavier Chéreau lors d'une conférence de presse.

Des primes en dessous des attentes

Pour le syndicaliste de Rennes, la redistribution n’est pas assez avantageuse pour les salariés : “La redistribution est inégale. Les actionnaires reçoivent 4 milliards, quand les salariés se partagent deux milliards”.

"Ces primes sont nettement en dessous des attentes et ne reflètent absolument pas l'engagement des salariés et la surperformance économique", a de son côté estimé la CFDT. 

"C'est un très mauvais signe qu'envoie le groupe Stellantis aux salariés en privilégiant une fois de plus les actionnaires", a poursuivi le syndicat, en référence au versement de 4,2 milliards d'euros de dividende pour l'exercice 2022.

Le bénéfice record enregistré cette année "n'a été possible que grâce à l'engagement et à l'implication de tous les salariés du groupe", a souligné dans un communiqué Force Ouvrière, le premier syndicat du groupe.

Activité partielle et hyperflexibilité

“Tout n’est pas rose chez Stellantis. Si cette prime tombe bien vis-à-vis du pouvoir d’achat, il ne faut pas oublier que les salariés font face à de régulières activités partielles qui réduisent les salaires”, détaille Laurent Valy de la CFDT du groupe Stellantis à Rennes.

“Cette prime ce n’est pas rien”, reconnaît le syndicaliste “mais nous voulons des embauches” insiste le syndicaliste qui rappelle que les résultats du constructeur sont aussi dus à l’utilisation de l'hyperflexibilité d’un volant important d'intérimaire.

Augmentation de salaire

Au maximum, un salarié français pourra toucher 6.190 euros, a précisé le DRH France, Bruno Bertin. La mesure d'intéressement proposée vient s'ajouter à une augmentation de salaire de 5,3% pour l'année 2023 en France négociée en décembre avec les partenaires sociaux.

En octobre, confronté à un mouvement de colère et des débrayages, la direction de Stellantis avait également octroyé une prime de partage de la valeur d'un montant de 1.000 euros pour les salariés gagnant jusqu'à environ deux fois le Smic.

Stellantis, issu de la fusion entre Fiat-Chrysler et PSA. Il y a deux ans, compte 264.000 salariés dans le monde dont 44.000 en France où 12 usines sont implantées.

Benoit Thibaut avec AFP.

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