Près d'une centaine d'habitants de Vern-sur-Seiche a manifesté ce samedi 9 juillet dans l'aéroport de Rennes pour protester contre le trafic aérien qui s'est intensifié depuis le printemps.
Quinze décollages et quinze atterrissages par jour. Les habitants de Vern-sur-Seiche ont dénombré combien de fois le bruit des réacteurs les fait sursauter quotidiennement. La direction de l'aéroport le confirme: chaque jour sont programmées entre dix et quinze rotations d'avions, notamment depuis le lancement de la nouvelle ligne, en mai dernier, reliant Rennes à Francfort, en Allemagne.
Près d'une centaine d'habitants, accompagnée du maire de Vern-sur-Seiche et d'une partie de son conseil municipal, est venue siffler, faire tinter des cloches et des casseroles, à l'intérieur de l'aéroport, pour exprimer son exaspération face au bruit des avions.
Trajectoires aériennes
En plus des atterrissages, les habitants de Vern affirment désormais subir des décollages en survol à basse altitude au-dessus de leur commune. En cause: les nouvelles trajectoires aériennes pour les décollages de l'aéroport, annoncées au printemps dernier, ne seraient pas respectées dans les faits.
"Il nous avait été dit que les avions allaient passer entre Vern-sur-Seiche et Noyal ou Saint-Herblon, au dessus des champs, là où il y a le moins d'habitants", explique Virginie Chevallier, du Collectif Vernois contre les nuisances sonore, "mais ce n'est pas respecté. Est-ce que c'est parce que ça coûte moins cher aux compagnies aériennes de couper en passant au dessus de notre commune?"
Thierry Moreau, habitant de Vern-sur-Seiche depuis 28 ans, voit désormais passer les avions au dessus de son jardin. "J'arrive à lire les inscriptions peintes dessus!" constate-t-il avec amertume.
Survol du dépôt de carburant
D'après les habitants de Vern, les nouvelles dispositions concernant les trajectoires aériennes auraient dû prendre en compte la zone classée à risque Seveso située sur leur commune et que les avions survolent désormais.
"L'autre fois, ils sont passés au dessus des citernes du dépot de carburant!" s'étrangle Virginie Chevallier. Le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, géré par TotalEnergies, dessert tout le Grand Ouest : il peut stocker 165 000 m³ de carburant et alimente six départements.
La préfecture sollicitée
Le sous-préfet de Rennes, la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile), l'ACNA (Autorité de Contrôle des Nuisances Aéroportuaires) et le groupe Vinci (prestataire de l'aéroport) ont été alertés par le maire de Vern-sur-Seiche. La préfecture a annoncé qu'elle mène une étude sur ce sujet, dont les premières constations seront connues prochainement.
Par ailleurs, le Tribunal administratif de Rennes a été saisi pour contester les nouvelles trajectoires aériennes.
Contacté, le gestionnaire de l'aéroport fait savoir que "l'expérimentation des trajectoires en cours fait l’objet d’un suivi régulier, avec une étude d’impact menée par l’aviation civile " (Direction Générale de l'Aviation Civile), soulignant que les trajectoires aériennes et leurs évolutions sont du ressort des services de l’Etat.