Arnaques, crime et handicap : un "clan familial" comparaît devant la justice pour l'assassinat d'un jeune homme

Installés en Bretagne jusqu'en 2017, trois membres d'une même famille comparaissent du 20 au 31 mars devant la cour d'assises de Charente. Ils doivent répondre de l'assassinat d'un jeune homme en situation d'handicap témoin de leurs escroqueries, qui n'a plus donné de nouvelles depuis cinq ans.

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C'est un assassinat sans corps. La cour d'assises de la Charente juge à partir du lundi 20 mars des membres d'une famille accusés d'avoir fait disparaître, en 2017, un jeune handicapé. La victime, Matthieu Dallibert, aurait été témoin d'escroqueries pour lesquelles ils ont été condamnés en 2019.

Celui-ci, qui aurait 33 ans aujourd'hui, n'a plus donné signe de vie depuis cinq ans et demi. Déficient intellectuel, Matthieu Dallibert avait rejoint cette famille, installée alors à Villamée, en Ille-et-Vilaine, après être tombé amoureux, en 2011, d'une des filles d'Isabelle Duché.

Déjà condamnée pour escroquerie

Cette femme de 51 ans, elle-même handicapée et qualifiée par le ministère public comme la "matriarche" d'un "clan familial", comparaîtra lors de ce procès prévu jusqu'au 31 mars à Angoulême aux côtés de son fils Nicolas, 24 ans, et de Damien Aristide, 41 ans, qui a reconnu les faits. Les deux derniers nient toute implication. Une jeune femme est poursuivie pour le recel du cadavre qui n'a jamais été retrouvé.

Les faits renvoie à une précédente affaire pour laquelle Isabelle Duché, son mari handicapé Patrick, leur fille aînée Marion et Damien Aristide, handicapé lui aussi et compagnon de cette dernière, avaient été condamnés par le tribunal correctionnel de Laval au printemps 2019.

À l'époque, la justice leur reprochait de multiples faits d'escroquerie, abus de faiblesse, blanchiment et recel commis dans plusieurs départements au cours des années 2010. De 2010 à 2017, la famille a déménagé à neuf reprises : d'abord à Villamée (Ille-et-Vilaine) en 2011 puis non loin de là en Mayenne et dans la Manche, avant de s'installer temporairement dans le Finistère à Scrignac en 2013 et Quimperlé en 2015, puis dans les Côtes-d'Armor à Louargat en 2016. Ils s'étaient installés en 2017 à Bellon (Charente), lieu où Mathieu Dallibert aurait perdu la vie.

Selon le mode opératoire mis au jour par les enquêteurs dans ce dossier, la mère approchait des personnes vulnérables pour les mettre en couple avec ses enfants, mineurs pour la plupart.

Un système bien rodé

Une fois amoureuses, ces personnes fragiles, parfois déficientes, s'endettaient lourdement au profit de la famille, qui détournait aussi les aides sociales dont elles bénéficiaient au titre de leur handicap. L'argent était blanchi dans l'achat de véhicules, de biens immobiliers et des voyages.

Une plainte avait initié les investigations en 2011, six ans avant la disparition de Matthieu Dallibert, alors que le "clan" résidait en Ille-et-Vilaine. Interpellé par les gendarmes en avril 2018, Damien Aristide avait avoué l'avoir tué quelques mois plus tôt, déclenchant l'ouverture d'une autre information judiciaire.

Un témoin gênant ?

En 2017, la victime, qui subissait brimades et violences, aurait émis le souhait de quitter la famille, installée désormais à Bellon, un village du sud-Charente. Mais parce que le jeune homme en savait trop, décision aurait été prise de l'éliminer, avance l'accusation en s'appuyant sur des témoignages et des relevés téléphoniques.

Des membres de la famille ont évoqué "une réunion préparatoire" qui se serait tenue un soir de septembre 2017. Matthieu Dallibert aurait été étouffé avec un chiffon imbibé d'éther dans un hangar du logis familial, selon les déclarations de Damien Aristide. Le corps aurait ensuite été démembré puis brûlé dans la cheminée d'une maison dans une commune voisine.

Les trois principaux accusés, présumés innocents, encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Avec AFP.

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