Blouses noires et blouses blanches ensemble dans la rue contre la réforme des retraites

Les députés commencent ce lundi l'examen du projet de la loi sur la réforme des retraites. Un système universel par points dont les professions libérales ne veulent pas. Avocats, kiné, infirmières libérales, orthophonistes, dénoncent une "opération de mise à mort de la santé et de la justice"
 

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Les blouses noires et les blouses blanches sont dans la rue, ensemble, pour manifester ce lundi 3 février contre la réforme des retraites. Leur point commun, celui d'exercer en profession libérale, et surtout de cotiser dans des caisses de retraites autonomes "équilibrées et excédentaires", comme la Carpimko, précisent-ils dans un communiqué de SOS Retraite.

Le système de retraite par points voulu par le gouvernement rebat les cartes de leur indépendance, et les professions libérales n'en veulent pas. Alors, à battre le pavé pour cette journée nationale organiséee par le collectif SOS retraites, on retrouve des avocats, des experts-comptables, des infirmières, des kinésithérapeutes, des orthophonistes...


Une journée nationale d'action


Devant la CPAM ce matin à Rennes, c'est une soixantaine de blouses blanches qui forme le gros des troupes de cette mise en scène de "mise à mort de la santé et de la justice". Quelques avocats sont là. "Nous sommes tous professions libérales, avocats comme kiné, et nous avons la même problématique : en augmentant nos cotisations, l'Etat va mettre à mal nos métiers, et même mettre en danger l'activité de nos cabinets, surtout pour les plus jeunes" nous dit un avocat.

Juliane Baranton, infirmière libérale à Rennes réagit : "Actuellement on met de côté la moitié de ce qu'on gagne pour payer les traites, l'URSSAF, ou nos retraites à la Carpimko. L'Etat veut augmenter nos cotisations de 14 à 28% ! Ça va augmenter ce qu'on met déjà de côté, ou travailler plus, et impacter très fortement notre activité et la qualité des soins!". Franck Adrian, kiné à Vannes ajoute : "Notre système autonome est équilibré, il fonctionne bien. Au lieu de vouloir le casser, le gouvernement ferait mieux de s'en inspirer!" 


"Pas de visibilité"


Dans un communiqué, les professions libérales estiment que "les simulations présentées par le gouvernement sont irréalistes, tant sur "les éléments démographiques, sur l'équité, l'âge d'équilibre, les hypothèses de croissance de nos revenus, la valeur du point, ou la perennité des compensations". Car ce sont bien les incertitudes qui alimentent la grogne générale. "Nos pensions ne peuvent pas être calculées, qui plus est sur la base des simulations très optimistes du Haut commissariat aux retraites, puisque les simulateurs ne seront disponibles que six mois après le vote de la loi" ajoute Franck Adrian.

L'Etat prévoit de mettre la main sur les réserves constituées grâce à l'effort de bonne gestion des professions libérales. C'est une spoliation de notre travail. Franck Adrian, kiné à Vannes


Les professions libérales estiment que les pistes compensatoires proposées par le gouvernement ne sont pas pérennes, et redoutent qu'avec cette réforme, l'Etat et le Parlement piloteront pour l'essentiel le système, au détriment des partenaires sociaux. "C'est une mise sous tutelle. Nous n'avons aucune garantie sur la neutralisation de l'augmentation des hausse de cotisations par la baisse de la CSG. Cela sera décidé par ordonnance, et un vote au parlement pourrait tout remettre en cause. C'est trop d'incertitudes!" martèle le collectif SOS Retraite.



 
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