CARTE. Retour du loup en Bretagne : le loup vu près de Rennes est-il celui vu dans le Finistère ? Nos réponses

La présence d’un loup en Ille-et-Vilaine est confirmée, ce 18 novembre, par les spécialistes du prédateur. Une première depuis un siècle sur ce territoire de Bretagne. Est-ce le même loup que celui vu dans le Finistère ou différents membres d’une meute ? Éléments de réponse.

Les preuves de la présence du loup se multiplient en Bretagne. Un nouveau loup a été pris en photo le 8 novembre près de Rennes, à Goven. “Des éléments précis de la morphologie d’un loup se différenciant d’un grand chien ont pu être constatés sur la photographie" admet calmement Philippe Defernez, membre du groupe loup Bretagne. Sur ce dernier signalement, la préfecture d’Ille-et-Vilaine affirme également, ce 18 novembre, que l’animal pris en photo présente bien “les critères morphologiques d’un loup”.

D'autres signalements ont été confirmés dans le Finistère. Des caméras automatiques ont pu enregistrer à deux reprises des images d’un loup, dans les Monts d’Arrés, autour de Berrien. Ces images ont été filmées à deux reprises, le 4 mai 2022 et le 3 octobre 2022.

Ces observations ont été confirmées par les membres de l’Office français de la biodiversité et par les associations de protections des mammifères sauvages.

Cartographie de la présence du loup en Bretagne

Retrouvez sur notre cartographie les lieux où la présence d’un loup a été formellement prouvée par des naturalistes.

Un seul ou plusieurs loups ?

Si la présence d’un loup est confirmée, une question vient immédiatement : combien de loups sont présents dans la région ? Est-ce le même loup ou est-ce différents loups qui ont été aperçus aux extrémités de la Bretagne ?

“L’automne est la saison du déplacement des meutes, les groupes familiaux de loups” rappelle Philippe Defernez, administrateur de l’association Groupe Loup Bretagne. Ce passionné des loups présente les deux hypothèses principales autour des observations faites en Ille-et-Vilaine et dans le Finistère.

“Une meute de loups peut se déplacer pour ses besoins en alimentation qui grandissent en lien avec la présence de jeunes louveteaux qui passent du stade de nourrisson à jeunes adultes”. Le connaisseur oppose une seconde hypothèse : “Un loup 'jeune adulte' peut sortir du groupe familial et essayer de créer son propre territoire, entre deux zones habitées par des congénères”.

L’hypothèse d’un seul loup

Les spécialistes ne disposent pas encore d’éléments matériels de comparaison pour confirmer l’une des deux hypothèses.

Un élément cependant peut créer un doute. “Depuis le 28 octobre, soit plus de 15 jours, aucune trace de prédation du loup n’a été enregistrée dans le Finistère” constate Philippe Defernez. Il ajoute “avec la reprise de la chasse et des battus au sanglier, un loup qui a tendance à rester sur un même territoire peut avoir été poussé à se déplacer”. Mais le spécialiste ne se permet pas d'affirmer l'une des deux hypothèses.

“Le retour du loup en Bretagne est dans l’ordre des choses”

Si la présence du loup en Ille-et-Vilaine est une première depuis plus de 100 ans, pour Philippe Defernez “c’est dans l’ordre des choses d’assister au retour du loup en Bretagne. Le loup avait disparu des suites de l’action humaine depuis quelques décennies, cette population est en reconquête de son territoire, de son terrain et de ses effectifs”.

L’office français de la biodiversité avait déjà pu constater, de façon certaines, des traces du loup autour de la région. Un loup avait été retrouvé mort, heurté par un véhicule à Saint-Brévin-les-Pins en octobre 2021. D’autres observations ont été faites ces derniers mois en Yvelines, Indre et Loire, Seine Maritime ou encore en Eure et Loire.

“La Bretagne ne pouvait pas échapper au retour du loup sur son territoire” atteste Philippe Defernez.

Un prédateur à prendre en compte

Si pour la biodiversité, le retour du loup est vu comme un élément important sur le plan régional, cette nouvelle est également une contrainte pour certains éleveurs.

“La Bretagne compte de nombreux éleveurs amateurs de chèvres naines, de petits moutons noirs d’Ouessant” constate Philippe Defernez de l’association Loup Bretagne. “Ces petits animaux, sans protection, offerts au loup, c’est un peu tentant pour un prédateur”.

Pour Philippe Defernez, il est important que les éleveurs amateurs se préparent à utiliser le même matériel de protection de leurs animaux que les éleveurs professionnels, surtout les milieux ruraux. “Faire rentrer les animaux la nuit, dans des bâtiments en dur ou installer des clôtures électriques".

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