"Ce n'est pas du tout ce qu'on avait commandé !" : les sites de revente en ligne croulent sous les nouvelles annonces, sauf en Bretagne

Entre le cadeau de Noël qui ne plaît pas ou le besoin de renflouer son portefeuille, les sites de revente en ligne croulent sous les nouvelles annonces. Si les Bretons sont les plus récalcitrants à cette tendance qui explose, près d’un vendeur sur le trois le fait par impératif économique. [1ère publication le 27/12/2023]

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“Elle me dit que j’ai mal compris sa demande”, lâche Jean-Paul sur le forum de conversion du site de revente en ligne Leboncoin. Dès le 25 décembre au soir, ce Rennais a mis en vente sur internet le sac à main haut de gamme offert à sa compagne le jour même.

“Boucles d’oreilles ou prêt-à-porter, c’est terminé, je ne m’y risquerai plus”, sourit celui qui revend pour la première fois les cadeaux qu’il a offerts pour Noël.

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L’explosion des reventes de cadeaux de Noël

Au lendemain du rendez-vous préféré des enfants, il y a les satisfaits et ceux qui s’empressent de revendre les cadeaux. Les ventes en ligne explosent après Noël sur les plateformes internet type Leboncoin, Vinted, eBay ou Beebs. Derrière les pseudos en ligne, deux types de vendeurs : ceux qui ont reçu un présent et qui préfèrent s’en débarrasser contre une rétribution financière, et ceux qui veulent rattraper leur boulette afin d’offrir un nouveau cadeau sans trop y perdre.

“Franchement, ce n’est pas du tout ce que l’on avait commandé pour le petit”, explose Patrick dans les rayons d’un magasin de Rennes. Le père de famille assure avoir mis a prix sur eBay les petites figurines Ninja reçu pour le petit dernier.

Près de 50 euros espérés en moyenne

Accompagné de sa fille aînée, le papa attentionné cherche à corriger l’erreur du Père Noël en parcourant les rayons de jouets. "Je compte bien récupérer plus de 50 euros en revendant le mauvais cadeau", avance Patrick.

50 euros, c'est précisément le montant moyen espéré par ces revendeurs d'un jour, selon l’étude Kantar réalisée pour eBay en cette fin d’année.

Cette tendance de revente en ligne des cadeaux de Noël concerne près d’un quart des Français.

Pas au goût des Bretons

Mais dans ce domaine, la Bretagne se distingue. C'est la région qui revend le moins, assure l’étude. Seulement 16 % des Bretons revendent en ligne. À titre de comparaison, les voisins normands sont bien plus adeptes de cette pratique. 29 % d'entre eux utilisent une plateforme pour revendre un objet sur internet.

Entre le 25 et le 26 décembre, 600.000 nouvelles annonces seront mises en ligne sur eBay. Et le mastodonte américain affirme que trois millions de nouveaux produits seront mis en vente d’ici début janvier.

En tête des cadeaux de Noël revendus, on trouve les produits connectés, les jeux vidéo ou encore les jouets pour enfants. Selon eBay, les cartes Pokémon, les Légo, les Astérix, les accessoires Iphone ou les Barbies sont en tête des ventes.

Pour son concurrent Beebs, nouvelle plateforme française spécialisée dans les produits enfants, “entre 400.000 et 500.000 cadeaux de Noël seront remis en vente entre Noël et le jour de l’An”.

La revente motivée par des impératifs économiques

Si les Français n’ont jamais été aussi prêts à revendre leurs cadeaux, pour la première fois, ils comptent utiliser cet argent pour payer les factures plutôt que se faire plaisir.

“Nous étudions depuis plus de 10 ans le phénomène de la revente des cadeaux de Noël", détaille Sarah Tayeb. Les résultats de cette année sont particulièrement révélateurs de l’impact de l’inflation sur les habitudes de consommation”. Pour la directrice générale d’eBay en France, “cette année, les Français revendront plus pour payer les factures que pour s’offrir un cadeau qui leur plaît”.

Selon le baromètre eBay, ce motif économique concerne 30 % revendeurs.  

Une analyse partagée par Morgan Hilmi, cofondateur de Beebs. “80 % des Français revendent pour des raisons économiques”.

Sur les différentes plateformes de revente, les produits neufs et emballés se font toujours plus présents pour cette fin d’année, avec des décotes moyennes de 15 % par rapport au prix proposé en magasin. 

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