À l’approche des fêtes de fin d’année, de nombreuses personnes viennent se faire dépister dans l'espoir de limiter les risques de propagation du coronavirus. Mais certains laboratoires d'analyse refusent de procéder aux tests. Explications.
A quelques jours des retrouvailles de Noël, de nombreuses personnes veulent se faire dépister pour essayer de ne pas contaminer leurs proches. Dans les pharmacies et les laboratoires d’analyses, la course aux tests de dépistage de la covid-19 a donc débuté un peu avant les vacances scolaires.
Dépistages à tour de bras
"Entre le 12 et le 18 décembre, le nombre de tests PCR [NDLR: effectués en laboratoires] a augmenté de 36,5% par rapport à la semaine précédente soit 55 021 tests PCR réalisés dans les laboratoires de la région en une semaine", nous indique-t-on à l'Agence régionale de santé de Bretagne.
Et ce n'est qu'un début. "Depuis quatre-cinq jours, nos prises de rendez-vous ont doublé", rapporte Pierre Le Treut, qui dirige un laboratoire en Ille-et-Vilaine. "Nous avons ouvert un local spécifique, embauché des salariés et nous resterons ouverts jusqu'au 24 décembre au soir."
Mais pas d'inquiétude, rassure le biologiste, qui représente Armorys, le syndicat professionnel de Bretagne et Pays de la Loire. "La capacité totale est suffisante pour faire face à cette forte demande."
A Quiberon (Morbihan), par exemple, une cellule de dépistage Covid a été réactivée pour les vacances afin de faire face à l’afflux de vacanciers et de résidents secondaires.
Obligation de résultat en moins de 24 heures
N'empêche! Ces derniers temps, des patients voulant se faire tester, se sont heurtés au refus de certains laboratoires, qui dépistaient encore la covid-19 début décembre.
La raison ? Un changement de nomenclature intervenu le 15 décembre. Depuis cette date, les laboratoires d'analyse sont tenus de rendre les résultats moins de 24 heures après le prélèvement. Au delà, l'acte est décoté (les laboratoires sont moins payés) voire plus payé du tout à partir de 48 heures. "Du coup, les structures, en général plus petites, qui ne disposent pas d'une plateforme technique permettant d'effectuer les analyses sur place ou à proximité, préfèrent ne plus prélever car il leur faut adresser les échantillons sur une grande plateforme nationale notamment à Lyon ce qui impose des délais trop longs et ne leur permettra pas de facturer l'acte", explique Pierre Le Treut.
Pour le biologiste, ce changement récent était à la fois nécessaire pour permettre de rendre aux patients un résultat dans des délais raisonnables mais "cela complique son cheminement."
Il faudrait un affichage.
Or, à ce jour, il n'existe pas de liste ou de carte publique des laboratoires réalisant encore les prélèvements. "Il faudrait un affichage", reconnait le représentant d'Armorys, "mais l'initiative ne peut pas revenir à un syndicat car cela s'apparenterait à de la publicité."
De son côté, l'Agence Régionale de Santé répond que les professionnels ont promis de "se mettre en ordre de marche pour faire face à la demande et rendre des résultats en moins de 24 heures."
Reste qu'en Bretagne, les tests positifs au covid 19 affichent un taux de 3,5% contre une moyenne nationale de 6,2%.
PCR ou tests antigéniques : quel test choisir ?
Les antigéniques, qui livrent leur secret en moins de 30 minutes, en pharmacie et dans certains cabinets médicaux, ou bien les PCR, réalisables en laboratoires?
Si l'un et l'autre passent par un prélèvement dans le nez et sont remboursés, les deux tests n'ont pas les mêmes indications. Tout dépend de l'état de santé du patient.
Symptomes ou pas ?
La fiabilité des tests antigéniques dépend de la quantité de virus présent alors que le test PCR est beaucoup plus sensible. Autrement dit, en l'absence de symptomes, mieux vaut opter pour le test PCR en laboratoire.
En revanche, si vous êtes malade (toux, fièvre, maux de teête, altération du goût ou de l'odorat), le test antigénique peut avoir un sens à condition d'être réalisé dans les quatre premiers jours qui suivent l'apparition des symptômes. Rappelons néanmoins que seul le test PCR fait foi.
L'A.R.S Bretagne tient toutefois à rappeler que "la réalisation d’un test avant les fêtes n’est pas une assurance totale pour ne plus suivre les gestes barrières. Ces tests sont recommandés pour les personnes symptomatiques, les cas contacts ou les visiteurs des structures hébergeant des personnes fragiles. Une demande raisonnée de test permettra de ne pas saturer les centres de dépistage."