Cyberharcèlement. Une peine aggravée en appel à Rennes pour l'harceleur de Nadia Daam

La cour d'appel de Rennes a aggravé mercredi 24 août la condamnation d'un trentenaire poursuivi pour avoir harcelé sur internet la journaliste Nadia Daam, après une chronique.

En 2019, un étudiant en philosophie et assistant d'éducation, avait été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Rennes à cinq mois de prison avec sursis simple et 2.500 euros pour préjudice moral. Il était poursuivi suite à des agissements de harcèlement sur internet datant de 2017.  

Des menaces de viols sur sa fille

En novembre de cette même année, sur Europe 1, la journaliste Nadia Daam avait qualifié un forum de "poubelle à déchets non recyclables d'internet", lors d'une chronique humoristique portant déjà sur le cyberharcèlement subis pas deux militants féministes sur le site "Jeuxvideos.com".

Le lendemain, elle portait plainte après un déferlement de messages haineux, dont celui du prévenu, âgé de 31 ans aujourd'hui, qui menaçait "de nombreux viols" la fille mineure de la journaliste.

Peine aggravée

La cour d'appel a donc aggravé la peine, ajoutant un sursis probatoire de trois ans, 4.000 euros de dommages et intérêts et l'obligation de se soumettre à des soins psychiatriques, pour menace de crime envers la famille de Nadia Daam et en particulier sa fille mineure.

Le prévenu n'a "pas remis en cause son comportement", qu'il assimile "à un droit de réponse" selon la cour, sa personnalité "inquiétante" ajoutée à la gravité des faits ont motivé la peine.

Cette décision a été attendue "évidemment trop longtemps" selon maître Eric Morain, l'avocat de la journaliste, qui a déclaré à l'AFP sa "satisfaction de voir le prévenu contraint de se soigner et d'indemniser" sa cliente.

Nadia Daam, qui travaille désormais sur Arte, avait indiqué à l'audience que "tout avait changé" après ces attaques en ligne. "J'ai reçu des centaines de messages, des menaces de mort, des photomontages en train de me faire égorger ou violer, avec le nom et l'identité de ma fille", avait-elle dit, émue. 

"Je ne travaille plus pareil, ça m'a ôté une partie de ma liberté"
, avait-elle confié, rappelant en outre qu'elle avait dû déménager après ces menaces.

L'avocat du condamné, maître Frédéric Berrien, a affirmé à l'AFP "ne pas exclure fondamentalement un pourvoi en cassation".

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