Cyberharcèlement. Il menace de mort la journaliste Nadia Daam. 12 mois avec sursis requis lors du procès en appel

Le ministère public a requis, ce lundi à Rennes, une peine de douze mois avec sursis en appel à l'encontre d'un homme condamné pour avoir harcelé sur internet la journaliste Nadia Daam en raison d'une chronique qui lui avait déplu.

12 mois de prison avec sursis, c'est ce que le ministère public a requis ce lundi, à Rennes, lors du procès en appel de l'homme qui avait harcelé la journaliste Nadia Daam sur internet. 

En 2020, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Rennes à cinq mois de prison avec sursis pour menace de crime et 2.500 euros pour préjudice moral, une peine inférieure d'un mois aux réquisitions du parquet.

"Menaces de mort"

En novembre 2017, sur Europe 1, Nadia Daam avait qualifié un forum de "poubelle à déchets non recyclables d'internet", déclenchant un déferlement de messages haineux, dont celui du prévenu, 31 ans aujourd'hui.

Ça m'a ôté une partie de ma liberté

Nadia Daam

Interrogée par la Cour d'appel ce lundi, la journaliste, qui travaille désormais sur Arte, a indiqué que "tout avait changé" après ces attaques en ligne.
"J'ai reçu des centaines de messages, des menaces de mort, des photomontages en train de me faire égorger ou violer, avec le nom et l'identité de ma fille" a-t-elle dit, émue.
"Je ne travaille plus pareil, ça m'a ôté une partie de ma liberté", a-t-elle confié, rappelant en outre qu'elle avait dû déménager après ces menaces.

"Propos ignobles"

A la barre, le prévenu, cheveux bruns coupés courts et teint pâle, qui reconnaît avoir écrit "ces propos ignobles au summum du morbide", s'en est pris "au message qui prétend être humoristique" de la chronique mais qui est "l'expression d'une haine de caste venue de cette petite caste bourgeoise journalistique parisienne".

"J'ai un sens littéraire très développé, j'écris beaucoup par ailleurs. Les artistes fonctionnent beaucoup par pic émotionnel" a expliqué le prévenu, parlant parfois de lui à la troisième personne et disant avoir voulu incarner "un déchet non recyclable sadien".

Évoquant la crise des gilets jaunes et la vaccination pour lutter contre le Covid-19, le prévenu a estimé que la "caste médiatique (...) ne mesure toujours pas la souffrance accumulée de ceux qui ne peuvent rien dire et qui finit par exploser".

"Surveillant dans un collège, c'est pas possible"

Lors de son réquisitoire, l'avocat général s'est ému que le prévenu soit assistant d'éducation dans un établissement du centre-ville de Rennes.
"Surveillant dans un collège ! Ce n'est pas possible en fait ! Qu'est-ce qu'on va dire de l'institution judiciaire ?", a tonné l'avocat général Stéphane Cantero, soulignant les efforts faits par le rectorat pour lutter contre le cyberharcèlement et demandant notamment une interdiction de profession au contact des mineurs.

Le délibéré est attendu le 24 août.

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