Le groupe d’appui de l’hôpital de Redon était à l’origine de l’appel à manifester ce samedi 27 janvier à 11 h, pour réclamer un hôpital « dimensionné aux besoins de la population du territoire ». Il a rassemblé un millier de personnes. Des associations et partis politiques se sont également joints au mouvement.
Redon n’aura pas de nouvel hôpital. Après trois ans d’étude, le projet de construction d’un bâtiment neuf à 107 millions d’euros réunissant la chirurgie, la médecine et l’obstétrique est abandonné. Acté par l’Etat et validé par les élus locaux, le chantier devait voir le jour sur un autre terrain, au cœur du quartier populaire de Bellevue. Mais le projet s'est avéré trop coûteux.
Nous avons été menés un peu par le bout du nez, avec des scénarios changeants, des méthodes fluctuantes.
Pascal DuchêneMaire de Redon
Pascal Duchêne, le maire de Redon, ne décolère pas : "Nous avons été menés un peu par le bout du nez, avec des scénarios changeants, des méthodes fluctuantes. Il s'agit de trouver un point de cohérence et puis un point d'accord entre les tutelles de santé, l'ARS au premier chef, et les collectivités", explique-t-il.
À défaut de construction, le nouveau projet prévoit un plan d’extension de l’actuel centre hospitalier. Pour le millier de personnes mobilisées, cela ne répondra pas aux besoins de la population : "Si le projet était de reconstruire un hôpital à neuf, c'est parce que celui situé en pleine ville de Redon ne correspond plus aux besoins pour les 50 ans qui viennent et je pense qu'il est indispensable de faire un équipement de qualité", estime Bruno, habitant de Bain-sur-Oust.
Extension sur un parking déjà saturé
Un agrandissement de 6 000 mètres carré verrait le jour sur l’actuel parking de l’hôpital. De quoi compliquer le stationnement, selon Danielle, habitante de Peillac, en Ille-et-Vilaine : "Pour se garer, déjà, c'est difficile. Alors, je ne vois pas comment ils vont rajouter un bâtiment alors qu'il n'y a déjà pas de place".
Vétusté et passoire thermique
Les rénovations envisagées ne prennent pas en compte les étages supérieurs du bâtiment, vétustes et énergivores. Pour le syndicat CFDT de l’hôpital, il y a urgence et il faut des actions concrètes : "On regrette une perte de temps. Là, on veut que ça avance et que l'ARS mette des moyens pour un hôpital de qualité qui réponde aux besoins des gens du territoire", estime Sophie Evain, déléguée syndicale CFDT à l'hôpital de Redon.
Pour se faire entendre, les élus et le personnel hospitalier ont prévu d’autres rassemblements en mars.
Avec Antoine Calvez et Karine Hannedouche