"Donnons-nous le courage de faire mieux pour l'entretien de nos rivières". Quand l'importance de l'eau refait surface

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Erwann et Florian décident de remonter la rivière du Bélon, de son embouchure jusqu’à sa source, en restant au plus près de la rivière.
Mai 2023, Erwann et Florian décident de remonter la rivière du Bélon de son embouchure jusqu’à sa source, à la manière d’explorateurs. ©FTV

En véritables aventuriers, Erwann et Florian remontent le Bélon. Immergés dans la nature, les deux réalisateurs mènent une minutieuse enquête sur l'histoire de ce petit fleuve côtier du Finistère sud et sur son devenir, dans un documentaire. Telle une radioscopie, c'est l'urgence de considérer la gestion de l'eau en commun qui est décelée.

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Ce petit fleuve côtier breton, le Bélon est célèbre pour sa ria, ses huîtres plates et ses paysages. De l'embouchure jusqu'à la source, Erwann Badin et Florian Stéphant tentent son exploration, en restant au plus près du lit de la rivière, malgré les obstacles. 

Cette remontée est une invitation à la redécouverte d’un monde invisible, une occasion d’interroger notre rapport contemporain à ce bien commun qu’est la rivière. 

Difficilement accessible et en grande partie abandonnée

Tout au long du trajet, les deux aventuriers rencontrent des connaisseurs et usagers du Bélon, qui leur parlent des spécificités de la rivière, de son histoire et témoignent de son abandon au fil du temps. 

Les risques que vous prenez sont de rencontrer une laie avec ses petits ou de vous enfoncer dans la vase.

Anouck Bonjean,

animatrice nature eau et rivières de Bretagne

L'entretien de nos rivières, un enjeu vital

Pendant des années, des solutions pour l’amélioration des eaux du Bélon, en rapport à la conchyliculture et l’envasement, ont été bénéfiques à l'ostréiculture. Mais cette dynamique s’est perdue, face la priorité de la gestion des algues vertes qui commencent à faire leur apparition.

"On devrait garder la même vigilance", explique Odile Cassagnou, agricultrice. "Le bassin versant, c'est une unité cohérente. N’importe quelle amélioration ou détérioration du milieu va se voir tout de suite à l’estuaire. Comparons les fortunes dépensées pour les routes et le peu que l’on accorde aux rivières !"

Il faut se donner le courage d’aller au-delà et faire mieux pour l'entretien de nos rivières. On n'a pas le droit de se dire que c’est foutu.

Odile Cassagnou,

agricultrice

En Bretagne, l’eau que l’on boit est celle des rivières. Le sol granitique et imperméable empêche des réserves souterraines de se former.

Sous la végétation qui envahit ses abords, on peut encore découvrir les traces d’une époque où la rivière était connue et arpentée. La berge entretenue offrait des voies de communication. De nombreux chemins creux parcouraient la vallée du Bélon, avec des petits ponts permettant de passer d’une rive à l’autre. 

Pour Youn Flécher, propriétaire du Moulin Lescouat, "le moulin représentait à l'époque une découverte aussi importante que l'ordinateur ".

L'eau passait et chacun l'utilisait en fonction de ses besoins. Aujourd’hui la rivière passe sous une route goudronnée

Youn Flécher,

proprétaire du Moulin Lescouat

Un rapport à l'eau bouleversé

Pour Guy Doeuff, élu à la mairie de Bannalec, "Il y a aujourd'hui, une inversion totale du rapport de l’eau qui était, à l'époque, chère et difficile à trouver, à une société aujourd'hui dans laquelle on a tout ce qu’on veut. On adule l’eau, l’eau est partout, on se lave trois fois par jour. Il y a eu un basculement total du rapport à l’eau"

Mon père ne se lavait pas. Seulement le dimanche pour aller au match, c’est tout !

Guy Doeuff,

élu à la mairie de Bannalec

Avec des trémolos dans sa voix, il espère que "Peut-être qu’un jour, on retrouvera les vallées vertes et les prairies. C’étaient une richesse et maintenant, c'est devenu une friche. Les générations à venir retrouveront l’âme des anciens, car on ne peut pas comprendre nos ancêtres, nos générations descendantes et descendues, si on ne comprend pas leur rapport à l’eau ".

Sur leur parcours, Erwann et Florian rencontrent Marianne Le Marre, animatrice architecture et patrimoine. Elle confirme l'usage de la rivière autrefois. " Les habitants avaient l’habitude de vivre avec la rivière. Les pierres par exemple témoignent d’une activité humaine, comme la pêche, l’irrigation des prairies et des champs. La création d'un aqueduc en témoigne ".

Les aventuriers terminent leur exploration à la source du Bélon à Kerianic. Une eau de source si précieuse, que les habitants exploitaient autrefois. Gildas Conanec, agriculteur retraité, se souvient " Quand la rivière était à sec, tout le monde venait avec sa barrique à la source chercher l'eau. Il n'y avait pas autre chose ".

"Au cœur du Bélon" un documentaire d'Erwann Babin et de Florian Stéphant, à voir sur France 3 Bretagne le jeudi 21 mars à 22 h 50, ou dès à présent sur France.tv

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