Le système des heures creuses et heures pleines pour l'électricité va changer à partir du 1er août 2025, avec par exemple l'introduction d'heures économiques l'après-midi en été pour s'adapter à la production d'énergie solaire. L'impact sur la facture d'électricité n'est pas négligeable. On vous explique comment gérer au mieux cette opportunité.
La gestion de la consommation d’électricité en France s’apprête à connaître une évolution majeure avec la redéfinition des heures creuses. Cette réforme, initiée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), et qui devrait entrer en vigueur le 1er août 2025, vise à adapter le système tarifaire aux nouvelles réalités du marché de l’énergie et aux changements dans les habitudes de consommation des Français.
Electricité 25 à 30% moins chère en heures creuses
Actuellement, la journée est découpée en 8 heures creuses et 16 heures pleines. L’option heures pleines/heures creuses permet aux consommateurs de bénéficier de tarifs réduits (généralement de l'ordre de 25 à 30% moins chères) principalement la nuit, lorsque la demande en électricité est moindre. Ce système a pour but d'inciter les consommateurs à décaler les usages qui peuvent l'être, des heures auxquelles l'approvisionnement est le plus tendu vers celles auxquelles il ne l'est pas. On estime que cette économie intervient globalement pour un client dès qu'il arrive à répartir 30% de sa consommation en heures creuses.
Les heures creuses peuvent varier d'une commune à l'autre. Sur le site d'Enedis, on peut consulter l'annuaire des heures creuses.
Des nouvelles heures creuses l'après-midi en été
Cependant, avec l’essor des énergies renouvelables (et notamment le photovoltaïque) et l’évolution des usages électriques (chauffage, voitures électriques), ce système ne reflète plus les périodes de forte et faible sollicitation du réseau.
La CRE propose donc une refonte majeure de ce système. L’une des principales nouveautés serait l’introduction d’heures creuses l’après-midi en été pour tenir compte de la production abondante d’électricité solaire durant cette période. Cette approche vise à inciter les consommateurs à utiliser l’électricité lorsqu’elle est plus abondante et moins chère pour réduire leur facture énergétique.
14 millions de Français potentiellement concernés
Les changements envisagés seraient significatifs pour une grande majorité des Français : par exemple, les heures creuses pourraient être déplacées de 7h à 11h et de 17h à 21h de novembre à mars et de 7h à 10h et de 18h à 23h en été. De nouvelles heures creuses estivales pourraient être introduites de 2h à 6h et de 11h à 17h. Ces modifications viseraient à mieux refléter les périodes de production et de consommation actuelles.
La mise en place de ces nouvelles plages horaires se fera progressivement, probablement sur deux à trois ans à partir de fin 2025. Cette transition graduelle permettra aux 14 millions de Français concernés de s’adapter à ces changements. L’objectif est double : optimiser l’utilisation du réseau électrique et offrir aux consommateurs la possibilité de réaliser des économies en ajustant leurs habitudes de consommation.
"Notre facture d'électricité a baissé depuis un an"
Justement, changer ses habitudes de consommation, c'est ce que fait une Rennaise depuis un an. En passant au crible tous les postes de dépense du foyer, elle s'aperçoit qu'elle a un levier sur les factures d'électricité. Car les fournisseurs d'énergie, eux aussi, ont mis en place des dispositifs favorisant une consommation responsable et plus économique, comme l'offre Tempo chez le fournisseur historique d'électricité. "C'est un dispositif qui adopte le même principe que les heures creuses/heures pleines. Le tarif est fluctuant en fonction de la période : il y a des jours bleus, blancs ou rouges selon lesquels le prix de l'électricité sera plus ou moins cher. On est prévenu par SMS la veille à midi que demain, ce sera un jour de telle ou telle couleur. Et donc si on peut attendre le jour le plus avantageux pour lancer des machines par exemple, et bien on fait des économies. Sur une année, j'estime que notre facture d'électricité a baissé de 5 à 6 euros par mois, alors que ça a augmenté pour tout le monde", témoigne-t-elle.
Le système Ecowatt : le Bison Futé de l'électricité
Egalement engagée dans la transition écologique, la Région Bretagne adhère depuis fort longtemps à la démarche EcoWatt en vue de réduire ou décaler la consommation électrique au sein de ses équipements gérés, lors de périodes de forte tension pour le système électrique (heures de recharge de la flotte de véhicules électriques, chauffage ou extinction de l’éclairage).
L'outil, sorte de "Bison Futé" de l'électricité, n'est pas nouveau. Testé depuis 16 ans en Bretagne, Ecowatt est désormais étendu à la France entière. Sorte de météo de l'électricité, il donne en temps réel le niveau de consommation région par région et doit inciter à adapter ses gestes pour éviter les coupures en période de grand froid. Simple. Il s'appuie sur un système de "météo" à trois couleurs : vert ("consommation normale"), orange ("système électrique tendu") et rouge ("système électrique très tendu"). Selon le niveau, Ecowatt guide le consommateur pour adopter les bons gestes et pour assurer le bon approvisionnement de tous en électricité.
Le dispositif incite également les entreprises et citoyens bretons à s’inscrire sur le site MonEcowatt.fr afin d’optimiser leur consommation électrique. le dispositif d’alerte indique les jours et les heures où chacun d’entre nous est appelé à limiter sa consommation. À titre d’exemple, si tous les Français éteignent une ampoule, une économie de consommation d’électricité de 600 mégawatts est réalisée à l’échelle nationale, soit environ la consommation électrique cumulée des métropoles de Rennes et de Brest.