Avec la probable augmentation prochaine du prix des céréales, les producteurs de porcs et de volailles s'inquiètent des répercussions sur leurs prix de revient. L'opinion et l'analyse d'Alexandre Gohin, économiste à l'Inra (Institut National de la Recherche Agronomique) à Rennes.
Le blé, dont la production cette année est en chute de 2 à 3% , constitue plus de la moitié de l'alimentation animale. De quoi inquiéter les éleveurs, qui peuvent se rassurer un peu, explique l'économiste de l'Inra Alexandre Gohin : l'impact sur les coûts de production, sera le même chez leurs concurrents. Le cours du blé est sensiblement le même pour tous et ils vont partout dans le monde subir la même augmentation.
Un déficit d'investissements en Bretagne
Avec une nuance quand même, car les élevages concurrents, en France ou en Europe, ont plus, et mieux, investi qu'ici, pour amortir les fluctuations de ces coûts de production. En Bretagne, les élevages connaissent depuis de nombreuses années un déficit d'investissements lié aux contraintes environnementales, sociales réglementaires, si bien qu'ils subissent plus fortement l'augmentation du coût des matières premières.Un système d'assurance pour amortir les fluctuation des cours
L'Inra, dont le rôle est aussi de conseiller les politiques et les décideurs, propose la mise en place d'un "système assurantiel", avec par exemple une contractualisation d'achat et de vente à l'avance, qui mettrait les éleveurs à l'abri des fluctuations des cours.Toujours selon l'Inra, malgré ses atouts, la Bretagne de l'élevage et de l'agro-alimentaire reste fragile ; une articulation plus cohérente avec les politiques sociales ou environnementales, lui serait grandement bénéfique.
Le reportage de Thierry Bréhier et Jean-Michel Piron
Le reportage à Rennes (35) de Thierry Bréhier et Jean-Michel Piron
Interview d'Alexandre Gohin, économiste à l'Institut National de la Recherche Agronomique à Rennes