Il y a eu deux inédits ce vendredi soir aux Trans Musicales avec Go Go Machine: la présence d'un groupe de Taiwan dans la programmation. Et sur scène, de la musique contemporaine, inspirée de Steve Reich et mâtinée d'électro.
Il faudrait de longues minutes de débats pour s'entendre sur le fait qu'avec Go Go Machine, la musique contemporaine fait son entrée aux Trans Musicales. Car, et c'est le principe même des Trans, des objets musicaux ont régulièrement investit le milieu gauche de la Trans Music Map , la cartographie de la galaxie musicale du festival.
Ils sont inspirés de kautrock, de rock psychédélique (Cosmic project en 2017, Totorro en 2015), de musique répétitive (Anna Mérédith, 2016), ou de musique minimaliste (Thor & Friend en 2017).
Pour Go Go Machine, ce sera de la musique minimaliste. Un mélange unique d'instruments acoustiques (marimba, batterie, piano) et électroniques (synthé, machines), puisant ses sources dans la musique de Steve Reich, le groue se revendiquant de la musique contemporaine.
"En Asie, à ma connaissance, nous sommes les seuls à faire ça" estime le seul francophone du groupe, Mao Sung Lee, "nous existons depuis deux ans, et désormais, on veut développer une activité professionnelle en Europe, aux Etats-Unis, au Canada".
S'ils sont tous originaires de l'île de Taïwan, les cinq membres de Go Go Machine ont tous une formation classique, et sont passés par des expériences à l'étranger. Aux Etats-Unis, au Canada, et pour Mao Sung, au conservatoire de Versailles. "Une ville bien tranquille, bien catholique" rigole-t-il.
Ils se sont rencontrés à l'occasion de l'interprétation à Taïwan d'une pièce de Steve Reich, l'une de leur source d'inspiration, et forts d'un album autoproduit (Time), essaient de se diffuser au niveau mondial.
"C'est difficile de développer de la musique contemporaine" explique Mao Sung, "mais pour nous la France, c'est notre premier choix. Des tas de groupes pas encore connus sont passés par là, donc pour nous, c'est une super chance de jouer au festival des Transmusicales".
Sur la scène du hall 8, Go Go Orchestra a rappelé que musique répétitive ne veut pas dire neurasthénique. Bien au contraire, celle de Go Go Machine s'envole volontiers, hypnotisant un public curieux.
Ce sera ensuite les Pays-Bas et la Pologne, avec un petit stress côté transports. Grève oblige.