Depuis le 2 avril 2018, le transporteur Lahaye n'avait acheminé aucun container par le rail un jour de grève. Le mouvement étant moins suivi par les aiguilleurs durant l'épisode du 3 et 4 mai 2018, il a pu faire partir quelques containers au départ de Rennes.
Ce n'est peut-être qu'un début mais ce jeudi 3 mai, la société de transport Lahaye basé à Vern-sur-Seiche a pu faire partir des containers sur un train de marchandises de Rennes à destination de Lyon. Un mois que cela n'était pas arrivé.
Ce transporteur, l'un des plus importants de Bretagne, a beaucoup développé le ferroutage. Sur 600 camions qui partent tous les jours de son entrepôt, 70 passent par le rail.
Le transport de marchandise est peu développé en France, il concerne seulement 10% des acheminements. En Bretagne, ce n'est que 2%.
Prix équivalent, empreinte écologique différente
Si le ferroutage et le transport par la route coûtent à peu près le même prix, leur empreinte écologique n'est pas la même. Quand un train émet trois tonnes de CO2, un seul camion en émet 20 fois plus pour le même trajet. Mais, pour Mathieu Lahaye, Directeur général Lahaye Global Logistics, ce n'est pas le seul enjeu : "Il a fallu trouver des camions et des conducteurs supplémentaires, mais faute de main d'oeuvre, on n'a pas pu reporter tous nos volumes sur la route". En moyenne, l'entreprise perd 25 000 euros par jour de grève.
Un plan pour développer le fret ferroviaire
Ce jeudi 3 mai, la ministre des Transports, Elisabeth Borne a annoncé les grandes lignes d'un plan gouvernemental de relance du fret.Au menu : soutien public à la remise en état des lignes capillaires et des infrastructures, amélioration de la qualité du service et développement des innovations.
Elisabeth Borne s'est également inquiétée des conséquences de la grève des cheminots sur le fret, "rappelant qu'(elle) fait courir le risque de voir de nombreux acteurs se détourner durablement de ce mode de transport".